CONTRÔLE – Un décret paru ce dimanche au Journal officiel donne aux grandes villes la possibilité de forcer les loueurs de logements utilisant des plateformes de type Airbnb à se déclarer en mairie. Le but : empêcher les abus. L’entreprise dénonce une mesure compliquée.
Les villes vont être libres de trancher. Un décret paru ce dimanche au Journal officiel donne aux communes de plus de 200.000 habitants, ainsi qu’à celles de la petite couronne parisienne, la possibilité d’obliger les loueurs de logements utilisant des plateformes en ligne de type Airbnb à se déclarer en mairie. Objectif avoué du gouvernement : garantir l'accès au logement pour les populations dans les grandes villes touristiques tout en répondant aux critiques des hôteliers qui crient à la concurrence déloyale.
Les villes concernées pourront désormais créer un numéro d'enregistrement pour les meublés faisant l'objet d'une location de courte durée. Et ce afin de pouvoir vérifier qu'ils n’excèdent pas la durée limite légale de location de 120 jours par an (lorsqu'il s'agit de résidences principales, ndlr). Le cas échéant, les mairies seront en mesure d’infliger des amendes aux loueurs intensifs.
Les hôteliers satisfaits, Airbnb met en avant des difficultés
Réclamant de pareilles mesures depuis longtemps, le syndicat hôtelier Umih et son syndicat associé GNC (Groupement national des chaînes) se sont immédiatement félicités dimanche de la publication du décret. Face à Airbnb, Homeaway ou encore Abritel, "la France se dote enfin d'outils pour permettre contrôle et transparence des locations meublées", souligne les deux entités dans un communiqué, appelant les municipalités "à se saisir de cette nouvelle opportunité sans plus attendre".
Son de cloche (évidemment) tout autre du côté d’Airbnb, qui se défend de vouloir "ubériser" l'hôtellerie française. La plateforme californienne avance en effet la difficulté de mise en œuvre efficace du système. Selon elle, les collectivités devront procéder à des dizaines de milliers de contrôles et les particuliers devront faire face à plus de formalités en ligne. Toujours d’après Airbnb, pour qui Paris est l'un des premiers marchés du monde avec 65.000 logements revendiqués, la simplicité du système actuel sera ainsi perdue.
L’entreprise affirme par ailleurs avoir proposé à la mairie de Paris – sans réponse jusqu’à présent – un système de blocage automatique, permettant selon elle des contrôles ciblés et efficaces. Déjà mis en place à Londres (à 90 nuits, selon la réglementation locale, ndlr), et à Amsterdam, le dispositif permet "d'avoir la certitude que les hôtes Airbnb ne partagent pas leur logement plus de 120 nuits par an, à moins qu'ils ne disposent d'une autorisation pour le faire".
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