ECONOMIE - Les négociations se poursuivent entre l'Etat et Bouygues dans le dossier Alstom. En attendant, le Conseil d'administration du groupe français a validé à l'unanimité samedi le projet d'alliance avec General Electric sur ses activités d'énergie. Retour sur les principaux rebondissements de ce dossier.
C'était annoncé... mais il faudra encore patienter. Aucun terrain d'entente n'a été trouvé samedi soir entre Bouygues et l'Etat dans le dossier Alstom, après une longue journée de négociations. Un accord initialement évoqué par l'AFP portait sur le prix du rachat par l'État des 20 % du capital d'Alstom détenus par Bouygues. "Les discussions continuent ", a assuré samedi en fin de journée à l'AFP David Azema, directeur général de l'Agence des participations de l'État (APE), négociateur pour l'État.
Le ministre de l'Economie Arnaud Montebourg avait annoncé vendredi soir que l’Etat allait entrer au capital du groupe et racheter les deux tiers de la participation de Bouygues. Le problème a porté ce samedi sur le prix de l'action : l'Etat voulait payer 28 euros par action, soit le cours atteint vendredi à la clôture de la Bourse, alors que Bouygues en demandait 35 euros. Cette cession de 20 % du capital d'Alstom était une condition préalable pour l'alliance entre Alstom et l'américain General Electric (GE), validée à l'unanimité par le conseil d'administration d'Alstom samedi.
Hollande attend des avancées
François Hollande avait prévenu samedi que la "position définitive" de l'Etat sur Alstom "dépendrait" des négociations en cours avec Bouygues. "S'il n'y avait pas ces avancées, s'il n'y avait pas cette vente à un prix qui pour le gouvernement soit acceptable alors il y aurait nécessairement à revenir sur l'alliance telle qu'elle vient d'être annoncée" avec GE, avait-il alors déclaré.
En plus d'autres conditions négociées par l'Etat, "j'ai décidé que l'Etat entrerait au capital", avait souligné le président. "C'est l'objet des discussions en ce moment et cette condition est majeure pour l'acceptation par le gouvernement de l'alliance qui vient d'être nouée entre General Electric et Alstom. C'est pourquoi je pense que nous allons obtenir là-dessus des avancées d'ici la fin de la journée", avait-t-il dit.
Cette négociation tendue entre l'Etat et Bouygues vient compléter le feuilleton qui a démarré en février dernier. Feu vert de l'Etat pour une alliance avec General Electric, offre de Mitsubishi et Siemens écartée, interventions d'Arnaud Montebourg... retour sur les étapes de ce dossier complexe.
> Mois de février : Le ministre du Redressement productif Montebourg se préoccupe de l'avenir d'Alstom. Il se fait remettre un rapport sur différentes orientations stratégiques que pourrait prendre le groupe. Le patron de Siemens Joe Kaeser rencontre celui d'Alstom Patrick Kron. Alstom et General Electric entrent en discussions.
> 24 avril : le bruit court que General Electric (GE) a fait une offre de plus de 13 milliards de dollars pour racheter Alstom mais le groupe déclare ne pas être au courant.
> 25 avril : le gouvernement fait savoir qu'il "travaille à d'autres solutions" pour Alstom, et affiche sa "vigilance patriotique". Le titre d'Alstom est suspendu en Bourse.
> 26 avril : les médias font état d'une offre concurrente de Siemens. Une rencontre entre le Premier ministre Manuel Valls, le ministre de l'Economie Arnaud Montebourg et le patron de GE Jeffrey Immelt prévue le lendemain est annulée.
> 28 avril : le président Hollande affirme que "l'Etat a forcément son mot à dire" et que son choix dépendra du "seul critère" de l'emploi. Le gouvernement allemand considère comme "une grande chance" une éventuelle fusion entre Siemens et Alstom.
> 29 avril : Siemens confirme vouloir faire une offre dans les quatre semaines mais à condition d'accéder aux comptes de l'entreprise. Le conseil d'administration d'Alstom affiche sa préférence pour l'offre de GE sans fermer la porte aux autres.
> 5 mai : le gouvernement rejette l'offre de reprise de la branche énergie d'Alstom par GE mais lui propose de l'améliorer en cédant ses activités transports au groupe français.
> 14 mai : la ministre de l'Ecologie et de l'Energie Ségolène Royal estime que l'offre de GE est "le meilleur projet industriel" dans une interview à Paris Match.
> 15 mai : le gouvernement prend le "décret Alstom" pour contrôler les investissements étrangers dans les entreprises stratégiques.
> 11 juin : Siemens fait une offre commune avec Mitsubishi Heavy Industries (MHI).
> 16 juin : Siemens/MHI déposent une offre dans laquelle Alstom resterait majoritaire. tout comme General Electric, le nouveau tandem prend des engagements sur l'emploi. Mitsubishi demande que l'Etat entre au capital d'Alstom à hauteur de 10% minimum.
> 19 juin : GE présente une offre améliorée dans laquelle Alstom conserverait des parts dans certaines activités et reprendrait l'activité de signalisation de GE. L'Etat aurait un droit de veto dans une co-entreprise de turbines à vapeur.
> 20 juin : Mitsubishi et Siemens améliorent leur offre en valorisant le pôle énergie à 14,6 milliards d'euros. Les patrons de GE et de Siemens sont reçus à l'Elysée. Arnaud Monteboug annonce que le gouvernement donne son feu vert à l'offre de General Electric sous certaines conditions et que l'Etat entrera au capital d'Alstom à hauteur de 20% afin de pouvoir exercer "sa vigilance patriotique".
EN SAVOIR + >> Cinq choses à savoir pour tout comprendre sur le rachat d'Alstom
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