Après huit mois d'affrontement, Veolia et Suez s'entendent sur un rapprochement

Publié le 12 avril 2021 à 15h48, mis à jour le 12 avril 2021 à 17h09
Veolia et Suez ont trouvé un accord pour le rachat partiel du second par le premier.
Veolia et Suez ont trouvé un accord pour le rachat partiel du second par le premier. - Source : ERIC PIERMONT / AFP

ÉCONOMIE - Les deux firmes françaises, Veolia et Suez, ont annoncé ce lundi un accord de principe pour un rapprochement mutuel. Un compromis dont s'est satisfait le ministre de l'Économie Bruno Le Maire.

La hache de guerre est enterrée. Veolia et Suez ont trouvé ce lundi un accord pour un rachat d'une grande partie du premier par le second après un long bras de fer. Un compromis qui devrait donner naissance à un "champion mondial de la transition écologique" avec un chiffre d'affaires d'environ 37 milliards d'euros, selon les deux entreprises. "Toutes les parties prenantes des deux groupes sortent gagnantes. Le temps de l'affrontement est terminé, le temps du rapprochement commence", s'est réjoui le PDG de Veolia, Antoine Frérot, dans un communiqué. "Nous avions appelé de nos vœux une solution négociée depuis de longues semaines et nous avons aujourd'hui trouvé un accord de principe qui reconnaît la valeur de Suez", a de son côté retenu son homologue, Philippe Varin. Les deux firmes espèrent conclure des accords définitifs d'ici au 14 mai.

Veolia a mis de l'eau dans son vin

Avant cette heureuse conclusion, Veolia proposait de maintenir un Suez France dont il céderait tous les actifs nationaux au fonds Méridiam. Mais Suez, soutenu par les fonds Ardian et GIP, souhaitait également conserver les activités "Eau et Technologie" à l'international. Finalement, un "nouveau Suez" va être mis sur pied. Détenu par les salariés et des actionnaires,  il intégrera les activités actuelles du groupe dans l'eau municipale et le déchet solide en France, ainsi que d'autres activités "notamment dans l'eau" dans plusieurs zones géographiques dont l'Italie, l'Afrique, l'Inde, la Chine et l'Australie. Par ailleurs, Veolia a accepté de relever son offre à 20,50 euros par action Suez (la proposition initiale était de 18 euros), valorisant l'ensemble de Suez à environ 13 milliards d'euros.

Dans la matinée, Bruno Le Maire, qui avait multiplié les sorties dans le cadre de ce dossier, a salué cet "accord à l'amiable". "Cet accord préserve la concurrence au service des clients entre deux grandes entreprises industrielles nationales (...) Il garantit leur bon développement sur les marchés nationaux et internationaux. Il préserve l'emploi", souligne le ministre de l'Économie. 

Plusieurs mois de tension

Depuis l'année dernière, les deux firmes françaises étaient en conflit ouvert. L'acquisition par Veolia en octobre de 29,9% de Suez auprès d'Engie, puis le lancement d'une OPA sur les actions restantes avaient mis le feu aux poudres. Veolia et Suez ont ensuite semblé irréconciliables, chacun restant campé sur sa position. La tension était encore montée d'un cran supplémentaire la semaine dernière après que Suez ait annoncé un accord pour vendre à l'Australien Cleanaway son activité "recyclage et valorisation" dans ce pays, que Veolia considérait comme "stratégique". Toutes les procédures juridiques en cours entre Veolia et Suez vont être suspendues avec la signature du compromis. 

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Maxence GEVIN

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