Au moins 25% des chômeurs ne réclament rien : comment l'expliquer ?

I.N avec AFP
Publié le 3 octobre 2022 à 19h45, mis à jour le 4 octobre 2022 à 10h51

Source : TF1 Info

D'après un rapport du ministère du Travail, au moins un quart des salariés qui pourraient prétendre à l'assurance chômage n'y ont pas recours.
Pour quelles raisons ? Explications.

C'est une étude censée éclairer les débats qui s'ouvrent à l'Assemblée nationale sur l'assurance chômage. D'après des travaux publiés par la Direction des statistiques du ministère du Travail (Dares) et réalisés avec des économistes, "entre 25 et 42%" des salariés qui pourraient prétendre à l'assurance chômage n'y ont pas recours. Une proportion "comparable" à celle observée sur d'autres prestations sociales.

Selon l'hypothèse centrale du rapport, "environ 30% des personnes âgées de 25 à 60 ans qui connaissent une fin de contrat dans le secteur privé sans être inscrit préalablement à Pôle emploi et qui remplissent les critères d'éligibilité ne recourent pas à l'assurance chômage". Deux hypothèses sont évoquées pour l'expliquer : le "défaut d'information" et le "défaut de sollicitation".

Des craintes de stigmatisation ?

Dans le premier cas, des doutes quant à l'éligibilité peuvent être mis en avant : croyant ne pas entrer dans les critères, le salarié ne demande pas à percevoir le chômage alors qu'il le pourrait. Dans le second, il peut s'agir d'un arbitrage coûts/bénéfices que le salarié estime défavorable, est-il expliqué dans le rapport. La "crainte de la stigmatisation", les "démarches administratives" et les "contrôles" seraient notamment des freins.

Trois spécificités sont toutefois pointées : les salariés en contrat temporaire (intérim et CDD) recourent "significativement moins" à l'assurance chômage que ceux en fin de CDI. Les non-recourants ont aussi travaillé moins longtemps que les recourants, leurs droits potentiels étant donc "plus faibles". Enfin, les non-recourants retrouvent un emploi plus vite que les recourants.

L'étude, dévoilée par Les Échos, s'étale de novembre 2018 à octobre 2019, soit avant la crise sanitaire du Covid-19 et la dernière réforme de l'assurance chômage. Les auteurs relèvent avoir fait face à plusieurs difficultés, dont le fait que les données administratives "ne permettent pas d'observer la condition de recherche effective d'emploi" ou qu'"environ un tiers des personnes ayant une fin de contrat" sont déjà couvertes par l'assurance chômage en raison de leurs contrats précédents.

Ils précisent enfin que "selon le champ et les hypothèses retenus, le non-recours des personnes non inscrites à Pôle emploi dans l'année qui suit leur fin de contrat [...] représente entre 390.000 et 690.000 personnes" par an.


I.N avec AFP

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