Voiture électrique : l'une des plus grandes mines de lithium d'Europe ouverte en France d'ici 5 ans

M.G | Reportage TF1 Nathalie Chiesa, Patrick Delannes
Publié le 24 octobre 2022 à 14h27

Source : JT 13h Semaine

Le groupe Imerys a annoncé ce lundi la mise en exploitation minière d'un gisement de lithium dans l'Allier d'ici à 2027.
Ce complexe, destiné à alimenter l'industrie des voitures électriques, sera "l'un des plus grands" d'Europe, affirme la multinationale française.

Une annonce importante pour la mue vers le tout électrique. Imerys a dévoilé lundi son projet "Emili", lequel doit permettre l'ouverture d'une immense mine de lithium dans l'Allier d'ici à 2027. L'investissement d'un milliard d'euros vise à exploiter un gisement dans le sous-sol d'une carrière de kaolin, à Beauvoir. Ses "concentrations et quantités" ont été jugées "très attractives" après 18 mois de sondages souterrains et d'études, a indiqué la firme dans un communiqué. 

Une source domestique durable et compétitive d'approvisionnement
Alessandro Dazza, directeur général d'Imerys

À terme, ce complexe, qui sera l'un des plus importants sur le Vieux continent, "devrait fournir une source domestique durable et compétitive d'approvisionnement pour les constructeurs automobiles français et européens et contribuerait largement à relever les défis de la transition énergétique", a souligné Alessandro Dazza, directeur général d'Imerys. Dans le détail, "selon les premières estimations, le projet permettrait d'atteindre une production de 34.000 tonnes d'hydroxyde de lithium par an pour une durée d'au moins 25 ans", détaille la firme française. "Il s'agirait de l'un des plus grands projets d'extraction de lithium de l'Union européenne, et pourrait une fois pleinement opérationnel, équiper l'équivalent de 700.000 véhicules électriques en batteries lithium-ion", ajoute-t-elle. 

Un millier d'emplois créés en France

Depuis les années 1960, le Bureau de Recherches Géologiques et Minières (BRGM) avait bien identifié la présence de lithium dans ce sous-sol, dans le centre de la France. Mais, jusque-là, Imerys ignorait la teneur de ce site et sa potentielle rentabilité économique. En finalisant le lancement de ce projet titanesque, le groupe semble donc avoir obtenu des garanties à ce niveau-là. Il promet d'ailleurs la création de "1000 emplois directs et indirects dans la région Auvergne-Rhône-Alpes", répartis sur deux sites. Le premier sera la mine d'extraction souterraine du lithium, incrusté dans une roche de mica. Et le deuxième, une usine de purification des minéraux et de transformation en hydroxyde de lithium, qui serait située à moins de 100 kilomètres de cette installation et qui y serait reliée par voie ferrée.

Nous allons aider l'Europe à se décarboner
Alessandro Dazza

L'ouverture de cette mine doit permettre à la France de répondre à des enjeux aussi bien économiques qu'écologiques. En effet, "l'or blanc" constitue l'un des composants essentiels des batteries des voitures électriques. Il a été identifié comme "critique" par la Commission européenne en 2020. Ces véhicules, moins émetteurs de CO2, doivent remplacer, à moyen terme, les voitures thermiques. L'Union européenne s'est ainsi fixée pour objectif d'abandonner la voiture thermique en 2035 afin de réduire ses émissions de gaz à effet de serre. 

Mine à ciel ouvert de lithium en Bolivie.
Mine à ciel ouvert de lithium en Bolivie. - Pablo COZZAGLIO / AFP

Or, les pays européens manquent, pour l'heure, cruellement de matières premières critiques comme le lithium, essentiellement produit à l'étranger dans des mines à ciel ouvert. "Pour la batterie [d'une voiture électrique], nous serions capables d'économiser jusqu'à 700 kilos d'émissions de CO2 si on avait du lithium européen à la place de celui que nous nous abrogeons", prévoyait en juin dernier Jean-Philippe Bahuaut, vice-président de la stratégie et de l'environnement chez Renault, interrogé par TF1. Par conséquent, avec l'exploitation de ce gisement, "nous allons aider l'Europe à se décarboner", résume Alessandro Dazza. 

Le gouvernement a salué lundi de cette annonce. "Ce projet, exemplaire sur le plan environnemental et climatique, réduira drastiquement nos besoins d’importation de lithium", s'est félicité Bruno Le Maire. À ce titre, il sera soutenu par le gouvernement, précise le ministre français de l'Économie. 


M.G | Reportage TF1 Nathalie Chiesa, Patrick Delannes

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