Élément indispensable des batteries électriques, le lithium porte la promesse d'une transition au 100% électrique en Europe en 2035.Plusieurs projets sont en cours sur le Vieux continent pour exploiter cet "or blanc", dont la demande explose.TF1info vous en dit plus sur cette ressource.
C'est l'une des ressources les plus recherchées dans la course à la transition énergétique. Alors que l'Union européenne a fixé son objectif d'en finir avec les voitures thermiques, et de parvenir de facto à un taux de 100% d'électrique dans la vente de véhicules neufs d'ici à 2035 - Emmanuel Macron souhaite que ce soit le cas en France pour 2030 - le lithium, l'un des composants essentiels des batteries électriques, a plus que jamais le vent en poupe.
Et la demande de cet "or blanc", dont le prix a déjà explosé, va continuer d'augmenter : elle devrait être multipliée par 40 entre 2020 et 2040, selon l'Agence internationale de l'énergie (AIE). Ce lundi 24 octobre, la multinationale française Imerys a annoncé la mise en exploitation minière d'un gisement de lithium dans l'Allier d'ici à 2027. Ce complexe, qui sera "l'un des plus grands" d'Europe, selon l'entreprise, pourrait participer à réduire la dépendance de l'UE aux plus grands producteurs du monde. Voici cinq choses à savoir sur ce métal hautement stratégique, qui porte la promesse de décarboner le Vieux continent.
D'abord utilisé en médecine et dans l'industrie du verre
S'il est utilisé depuis longtemps en médecine pour certains traitements contre la bipolarité, ou par l'industrie du verre et des céramiques, le lithium est bien plus connu pour sa présence dans les piles et batteries rechargeables. Depuis une dizaine d'années, ce métal forge notre quotidien, permettant le bon fonctionnement de nos smartphones, ordinateurs, vélo ou voitures électriques. Ce métal dit "mou", se trouve uniquement sous forme de sels dans la nature.
La Chine, premier raffineur au monde
L'Australie est le plus gros producteur de lithium (55%) au monde, suivie du Chili (26%), de la Chine (14%) et de l'Argentine (6%). Avec une production mondiale de 100.000 tonnes de lithium en 2021 (contre 82.500 tonnes en 2020) selon l'Institut d'études géologiques des États-Unis (USGS), ces quatre pays partagent 82% des réserves mondiales identifiées, et 95% de la production minière.
Et c'est la Chine, qui produit 70% des batteries électriques utilisées dans le monde, qui tire son épingle du jeu. Pékin est en effet leader dans la transformation du lithium, rappelle le journaliste Guillaume Pitron dans son livre La Guerre des métaux rares, raffinant 60% de ce métal.
Plusieurs projets en Europe...
En Europe, où est produit 1% du lithium dans le monde, des gisements existent aussi, notamment en France. L'or blanc est en effet présent dans les sous-sols français du Massif central et armoricains, ainsi qu'en Alsace, détaille le Bureau des recherches géologiques et minières dans son inventaire paru en 2018.
À l'image du nouveau projet annoncé par Imeris pour l'exploitation du lithium dans l'Hexagone, plusieurs projets sont en cours pour l'ouverture de mines de lithium, visant à réduire la dépendance européenne à son principal fournisseur, la Chine. La Finlande pourrait ainsi commencer à exploiter un gisement dès 2024. D'ici à 2026, le Portugal devrait aussi ouvrir une vaste exploitation à ciel ouvert, au nord du pays.
...qui se heurtent aux réticences de la population et des ONG
Mais au Portugal, ce projet d'exploitation minière, censé atteindre une capacité de production de 35.000 tonnes de lithium par an (de quoi équiper 700.000 véhicules électriques), se heurte à la résistance de la population et des ONG de défense de l'environnement, qui craignent un désastre écologique. Une crainte partagée dans d'autres pays, comme en Serbie, où l'ouverture d'une mine a été simplement annulée en janvier 2022.
De la même manière, en France, l'idée de Barbara Pompili en 2021, alors ministre de la Transition écologique, d'exploiter du lithium à Tréguennec, en Bretagne, avait provoqué un rejet catégorique de la population. Car si le lithium apparaît comme une alternative "propre" au pétrole, son exploitation est très gourmande en eau, et produit des déchets qui menacent de polluer l'air, l'eau ou les sols.
Un prix multiplié par cinq en un an
En janvier 2022, avec l'explosion de la demande, le carbonate de lithium — dont le prix sert de référence dans l’industrie des batteries — se vendait autour de 45.000 euros la tonne, contre 6430 euros un an plus tôt, en janvier 2021. Un prix multiplié par 5 en douze mois, et continue d'augmenter. En 2022, il devrait atteindre 55.000 euros la tonne, selon les estimations du Benchmark Mineral Intelligence (BMI). Un prix qui devrait rester élevé dans les sept à huit prochaines années, comme le prévoyait l'un des géants américains du secteur, Albemarle, en août dernier.
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