À 63 ans, le chef d'entreprises Patrick Martin est devenu le nouveau président du Medef.L'aboutissement d'un investissement de plusieurs décennies au sein de l'organisation patronale.TF1info vous dévoile cinq choses à savoir sur l'homme d'affaires.
C'est avec une avance confortable que Patrick Martin a été élu, ce jeudi 6 juillet, à la tête du Medef. Il a obtenu 73,18% des suffrages, avec 748 voix des grands électeurs sur 1023 exprimées face à son adversaire Dominique Carlac'h. Il succède ainsi à Geoffroy Roux de Bézieux, qui a dirigé l'organisation patronale durant les cinq dernières années. L'occasion de découvrir en quelques points le parcours du nouveau "patron des patrons".
Il était le numéro du Medef ces dernières années
Si Patrick Martin n'est pas forcément très connu du grand public, il est loin d'être un inconnu dans les rangs du Medef. À 63 ans, il prend en effet la suite d'un Geoffroy Roux de Bézieux dont il était jusqu'à présent le bras droit. Après avoir planché sur des dossiers comme l'apprentissage ou les prêts garantis de l'État durant la période du Covid-19, le voilà désormais à la tête d'une organisation qui revendique 190.000 entreprises adhérentes et assure représenter plus de dix millions de salariés.
Le nouveau patron du Medef se distingue de ses prédécesseurs par son ancrage territorial, ayant présidé par le passé la fédération Rhône-Alpes puis celle d'Auvergne-Rhône-Alpes. Il y a 20 ans, c'est en prenant les rênes fédération locale de l'Ain qu'il entamait son ascension.
Une imposante fortune personnelle
"On n'a jamais eu un président du Medef aussi riche", a confié aux Échos un membre éminent du Medef, réagissant à l'élection de Patrick Martin. Avec sa famille, ce dernier figure en effet au sein du traditionnel classement des 500 plus grandes fortunes de France, réalisé chaque année par le magazine Challenges. En 2023, on le retrouve ainsi au 352ᵉ rang, affichant un imposant patrimoine évalué à environ 360 millions d'euros.
Le résultat d'une réussite en affaires pour le sexagénaire, qui a hérité en 1987 de la direction du groupe Martin-Belaysoud Expansion, une entreprise familiale de distribution à destination de professionnels du bâtiment et de l’industrie. Aujourd'hui, la société compte près de 3000 salariés et dépasse le milliard d'euros de chiffre d'affaires, 20 fois plus que lors de sa prise de fonctions.
Déjà candidat lors de la précédente élection
En l'emportant ce jeudi, Patrick Martin a pris sa revanche sur la précédente élection, qui avait conduit Geoffroy Roux de Bézieux à la tête du Medef en 2018. À l'époque, l'entrepreneur passé par Sciences Po ou encore l’Edhec avait fini par se retirer, apportant son soutien au futur président. Durant la campagne, il assurait notamment que le Medef serait "plus efficace s’il donnait davantage la parole aux régions". Une manière de plaider sa cause puisqu'il rappelait que le syndicat des patrons "n’a jamais été présidé par un représentant des territoires".
Des soutiens de taille l'ont aidé
Donné favori avant l'élection de ce jeudi, Patrick Martin abordait sereinement ce scrutin. Grâce notamment à l'importance qui fut la sienne ces dernières années au sein de l'organisation. Le désormais ex-numéro deux explique qu'il ne "s'inscrit pas en rupture" de tout ce qui a été réalisé avec Geoffroy Roux de Bézieux ces cinq dernières années, mais plutôt dans sa continuité.
Au cours de la campagne pour la présidence du Medef, Patrick Martin a enregistré plusieurs soutiens successifs qui ont renforcé le poids de sa candidature. L'Union des industries métalliques et des métiers de la métallurgie (UIMM) s'est rangée derrière lui, tout comme la Fédération française du bâtiment et la Fédération nationale des travaux publics. Ces dernières semaines, le candidat se félicitait par ailleurs du soutien reçu par les représentants de "90 des 100 fédérations patronales nationales, 95% des Medef territoriaux et 100% des Medef régionaux".
Il prône la croissance face au "péril climatique"
Si le Medef ne devrait pas connaître de révolution avec son changement de président, Patrick Martin appelle toutefois de ses vœux quelques évolutions. Il décrit en effet un "environnement qui a changé" avec notamment la nécessaire prise en compte de ce qu'il désigne comme le "péril climatique". À ses yeux, "notre pays se trouve dans une relative difficulté parce qu'il ne produit pas assez", il prône donc avant tout des politiques favorables à la croissance. "Sans croissance, je ne vois pas comment on financera les investissements massifs auxquels on est tenus – entreprises, ménages, sphère publique aussi – pour tenir la trajectoire de décarbonation, je ne vois comment on créera les emplois et le pouvoir d'achat auquel très légitimement nos concitoyens aspirent, je ne vois pas comment durablement on équilibrera nos régimes sociaux", insiste-t-il.
Au cours des prochaines années, le nouveau président voudrait mettre l'accent sur la formation et l'employabilité des salariés, mais compte également renforcer la présence du Medef auprès des institutions européennes.