Quels sont les salariés qui pourront toucher la nouvelle "prime Macron" ?

par Cédric INGRAND
Publié le 15 mars 2021 à 19h03, mis à jour le 15 mars 2021 à 23h26

Source : JT 20h Semaine

BIS REPETITA - Parmi les enjeux de la conférence qui se tenait ce lundi, les négociations autour d'une prime pour les salariés "de deuxième ligne". Une prime calquée sur la première "prime Macron", avec quelques différences significatives.

 Élaborer, avec les partenaires sociaux, une "méthode pour à la fois travailler sur les scénarios de levée de restrictions sanitaires" et "trouver le bon calendrier, le bon dosage" pour "travailler au débranchement progressif des aides". Voilà la feuille de route semée d'embûches de la conférence sociale organisée aujourd'hui par l'exécutif avec les syndicats, la troisième du genre depuis l'arrivée à Matignon de Jean Castex. Une réunion pour tracer le chemin de la sortie de crise, un peu à contretemps, alors que l'épidémie sature les hôpitaux d'Île-de-France, et que la campagne de vaccination hoquète. 

Pour s'assurer de pouvoir aboutir au moins sur ces sujets précis, le gouvernement avait mis de côté grands projets et dossiers qui fâchent, comme la réforme de l'assurance chômage ou des retraites. Parmi ceux, en revanche, qui ont été abordés pendant trois heures, le retour d'une nouvelle "prime Macron", sur le modèle de celle distribuée après le premier confinement aux salariés restés sur le pont, le plus souvent dans des professions exposées, car au contact du public. La première prime avait fait des déçus, d'où le luxe de concertation et de précautions dans l'élaboration de la seconde.

Des primes de 1000 à 2000 euros...

Pour l'essentiel, ce sont les paramètres de la première "prime Macron" qui ont été repris. Ce n'est pas ici l'État qui va verser la prime, mais bien les employeurs à leurs salariés. L'encouragement de la puissance publique se fait par un sérieux coup de rabot fiscal : la prime sera ainsi libre de charges sociales côté employeur, et exonérée d'impôts pour les salariés qui la toucheront. Justement, parmi les secteurs concernés, on compte les aides à domicile, le commerce de détail, le BTP, mais aussi la manutention, la propreté, les transports et nombre de métiers de la logistique, les livreurs par exemple. Une prime qui pourrait aller jusqu'à 1.000 euros, et même doubler à 2.000 euros. Un possibilité ouverte "pour les entreprises qui ont un accord d’intéressement, soit qui auront ouvert une négociation sur la valorisation des métiers concernés", comme l'explique Jean Castex. Au total, ce seront près de 4 millions de personnes qui pourraient bénéficier du  dispositif. 

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Mais pour avancer il faudra des accords de branche, ou des décisions prises par les entreprises elles-mêmes. "Ça va être difficile", prévenait Geoffroy Roux de Bézieux, le patron du Medef, "alors que la plupart des entreprises - il y a des exceptions - seront dans une situation difficile". Côté syndicats, on goûte peu l'idée d'une prime optionnelle. "S'il n'y a pas d'accord de branche, l'État doit imposer un montant et conditionner les aides sectorielles à son octroi", tranche Laurent Berger à la CFDT. À la CGT, Philippe Martinez insiste, lui, sur la nécessité d'une "augmentation immédiate des salaires". "Le risque d'une prime, c'est un effet de substitution à des augmentations pérennes de salaires", alerte Yves Veyrier du côté de FO. 


Cédric INGRAND

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