La consommation de gaz des Français a baissé de 6,2% en 2022 par rapport à 2021.Une situation notamment liée au début d'hiver particulièrement doux dans l'Hexagone.Mais aussi aux efforts de sobriété des ménages, et aux prix élevés.
Les foyers français ont diminué leur consommation de gaz en 2022 par rapport à 2021. Selon les chiffres publiés vendredi 10 février par le gestionnaire du réseau de transport GRTgaz, la baisse, hors utilisation dans les centrales électriques, a atteint 6,2% en 2022 par rapport à 2021. Une réduction "très significative", selon Thierry Trouvé, directeur général de GRTgaz, qui s'explique par la météo clémente, les efforts de sobriété des ménages et la flambée des prix de l'énergie observée depuis plus d'un an.
Sobriété "choisie" et "subie"
La première explication à cette baisse est le changement climatique avec une année 2022 "la plus chaude jamais enregistrée sur le territoire métropolitain depuis le début des relevés en 1900", a affirmé Météo-France. Avec un thermomètre très clément en octobre, novembre et décembre, les besoins en chauffage des Français ont diminué. La baisse annoncée par GRTgaz prend ainsi en compte les corrections avec les effets de températures, c'est-à-dire reflétant une consommation comparée à des normales de saison. "D'ordinaire, on observe plutôt une baisse annuelle de 1%, donc c'est tout à fait significatif", a commenté auprès de l'AFP Thierry Trouvé.
La politique du gouvernement a également entraîné une sobriété "choisie" des ménages avec la mise en place de campagnes dès l'automne 2022 incitant les entreprises et les particuliers à réduire leur usage du gaz. Le but, outre l'enjeu climatique, est d'amoindrir la dépendance de la France au gaz russe alors que l'Union européenne ambitionne de se passer des ressources de Moscou - pourtant son principal fournisseur gazier jusque-là - d'ici à 2027.
Enfin, la baisse de la consommation est aussi due à une sobriété "subie" des particuliers avec la flambée des prix de l'énergie. Déjà en forte tension en 2021 avec la reprise économique liée à la pandémie de Covid-19, les prix du gaz sur le marché de gros ont augmenté, en moyenne, de 97 euros le mégawattheure sur le territoire l'année dernière.
Le point noir de la production électrique
En données brutes, en tenant compte d'un "effet climat" avec un automne et un hiver très doux, la baisse de la consommation de gaz en France est encore plus notable, s'élevant à 9,3% pour une consommation totale de 430 TWh (contre 474 en 2021) sur l'ensemble des usages. Dans le détail, la consommation a reculé de 16,6% dans le réseau de distributions publiques (ménages et professionnels) - soit -6,2% avec les corrections des effets de températures - et de 11,5% chez les gros industriels directement raccordés au réseau de transport de gaz.
Cette baisse de la consommation nationale a toutefois été largement atténuée par la forte poussée de l'utilisation du gaz dans les centrales électriques, qui ont tourné à plein régime pour compenser les difficultés passagères du parc électro-nucléaire français l’année dernière. Sur l'année, le recours au gaz pour alimenter les centrales électriques a augmenté de 54,4% à 61 TWh (en données brutes). "C'est historique, on n'a jamais utilisé autant de gaz pour produire de l'électricité", a souligné Thierry Trouvé.
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