"1000 euros par mois" : face à la flambée des prix du gaz, une copropriété coupe le chauffage

A.B. avec AFP
Publié le 12 octobre 2022 à 15h58

Source : JT 20h Semaine

Une centaine de copropriétaires à Nice, dans les Alpes-Maritimes, ont décidé de couper leur chauffage central.
Une mesure prise alors que la facture de gaz a flambé ces dernières semaines.
Ils ne rallumeront pas la chaudière avant le mois de janvier.

La solution est pour le moins radicale. Alors que les prix du gaz ont flambé ces dernières semaines, des copropriétaires niçois ont décidé de couper leur chauffage central. Un moyen pour ces résidents d'un quartier plutôt aisé de la capitale des Alpes-Maritimes d'encaisser la hausse de leur facture : celle de certains habitants dépasse ces derniers temps les 1000 euros et une partie d'entre eux n'a "tout simplement pas les moyens de payer". 

C'est donc un ensemble d'une centaine d'appartements et cinq villas individuelles qui va devoir se passer de chauffage dans les mois à venir. Un ensemble composé du campus universitaire Valrose et de la colline résidentielle de Cimiez, regroupé au sein du Parc Lubonis, une ancienne cité HLM pour enseignants construite dans les années 50. 

"Tout simplement impossible"

L'an dernier, d'octobre à mai, avec le fournisseur d'énergie russe Gazprom, la facture de gaz pour la copropriété était montée à 89.100 euros ; mais les devis, consultés par l'AFP, ont explosé pour cette année, entre 684.000 euros pour SEFE Energy (ex-filiale allemande de Gazprom) et un million d'euros pour TotalEnergies, juste pour faire fonctionner le chauffage central par le sol sur ces huit mois de 2022-2023. "L'an dernier, j'ai payé 150 euros par mois pour le chauffage, cette année, j'aurais dû débourser plus de 1000 euros par mois, c'est tout simplement impossible", confie à l'AFP Philippe Lorenzi, 70 ans, ingénieur à la retraite, qui occupe un T6 avec son épouse : "La seule solution était de couper le chauffage".

Une proposition validée par les 95 copropriétaires du Parc Lubonis et votée mardi soir, en assemblée générale. Les résidents ont décidé de ne pas allumer le chauffage au 15 octobre, comme initialement prévu, et ce jusqu'en janvier, date de la prochaine assemblée générale. Un "soulagement" pour certains propriétaires même si beaucoup restent "inquiets" sur l'hiver à venir et leur capacité à conserver une température acceptable dans leur logement en cas de vague de froid. 

D'autant que, selon le syndic de copropriété, la facture de gaz flambe également car le système de chauffage par le sol est ancien et que la résidence est une "passoire énergétique". "Entre la chaudière centrale et les appartements, la déperdition de chaleur atteint 40%", explique la responsable de Frimmo selon qui des travaux sont à envisager, comme l'installation d'une pompe à chaleur. "Mais le coût reste élevé, malgré les aides, et cela prendra du temps", précise-t-elle.

Quelques jours plus tôt, dans un courrier à la Première ministre Elisabeth Borne, le député LR niçois Eric Ciotti avait déjà dénoncé l'exclusion de certaines copropriétés du bouclier tarifaire. La mairie de Nice a, elle, indiqué à l'AFP que les services de la métropole en charge du guichet de la rénovation énergétique "ont pris contact avec la copropriété dès septembre".


A.B. avec AFP

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