ADDITION - Le président directeur-général de Naval Group, Pierre Éric Pommellet, assure dans une interview au "Figaro" que l'entreprise française fera "valoir tous nos droits" lors des négociations avec les Australiens.
Après la surprise, le "coup dans le dos", l'effarement, vient le temps des contrats et des indemnités. L'industriel français Naval Group va remettre à l'Australie "dans quelques semaines" une "proposition détaillée et chiffrée" des "coûts déjà engagés et à venir", après la rupture du gigantesque contrat avec l'Australie pour la construction de 12 sous-marins conventionnels, a indiqué son PDG Pierre Éric Pommellet au quotidien Le Figaro.
"C'est un cas qui est prévu dans le contrat et qui donnera lieu à un paiement de nos coûts engagés et à venir, liés à la 'démobilisation' physique des infrastructures et informatique ainsi qu'au reclassement des employés. [...] Nous ferons valoir tous nos droits", a ajouté le dirigeant.
L'entreprise "sous le choc" de cette annulation
Le 15 septembre, l'Australie a annoncé qu'elle rompait ce contrat pour finalement se doter de sous-marins à propulsion nucléaire dans le cadre d'un nouveau partenariat dans la région indopacifique, avec les États-Unis et le Royaume-Uni. "Cette décision nous a été annoncée sans aucun préavis, avec une brutalité inouïe", a affirmé M. Pommellet dans les colonnes du Figaro.
Selon lui, "en aucun cas, Naval Group n'a été sollicité pour proposer des SNA [sous-marins nucléaires d'attaque] de classe Barracuda, la toute dernière génération de ce type, à l'Australie. Un tel sujet ne peut être traité qu'au plus haut niveau de l'État". Le montant total du contrat, dont seules les premières phases ont été conclues, s'élevait à 50 milliards de dollars australiens (31 milliards d'euros) au moment de la signature, soit 90 milliards de dollars australiens en prenant en compte l'inflation sur la durée du programme et les dépassements de coûts.
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Le nouveau programme prévoit la construction de huit sous-marins à propulsion nucléaire, sans armes nucléaire à bord, en coopération avec le Royaume-Uni et les États-Unis. Les premières dates de livraisons de ces sous-marins ne sont pas encore connues, certains experts estiment que les Australiens ne recevront leurs premières unités qu'à la fin de la décennie 2030.