Le ministre de l’Économie Bruno Le Maire a affirmé dimanche sur LCI qu'il était temps de faire "d'anticiper les conséquences" d'une possible rupture d'approvisionnement en gaz russe.Cela pourrait passer par des restrictions sur la consommation pour certains sites industriels.La France n’est pas la seule à envisager de telles dispositions : tour d’horizon chez nos voisins européens.
Face au risque de pénurie énergétique, le gouvernement change de ton. Le risque que la Russie coupe l'approvisionnement en gaz de l'Europe "est une option crédible", a averti le ministre de l'Économie Bruno Le Maire, dimanche sur LCI. "Notre responsabilité politique est d’anticiper les conséquences. Il faut se mettre maintenant en ordre de bataille", a-t-il ajouté, appelant les Français à être "vigilants sur la consommation d'énergie".
"C’est une affaire de plusieurs mois", a ajouté le patron de Bercy. "La France est créative en matière d’énergie. On peut développer le biogaz, lever des contraintes..."
La menace russe de ne plus approvisionner en gaz n’affecte pas que la France. Les pays européens prennent depuis quelques jours des mesures drastiques pour réguler leur consommation d’énergie. L’objectif est simple, éviter à tout prix la pénurie d’énergie. "Il faut anticiper sur la sobriété énergétique, sur la préparation des grandes industries. Il peut y avoir des sites industriels à qui nous demanderons d’arrêter leur consommation d’énergie pendant un certain temps", a détaillé Bruno Le Maire sur notre antenne. "Les administrations doivent être les premières à donner l’exemple. Il faut une planification très claire."
Des travaux de maintenance qui ne passent pas
Le géant russe Gazprom entame des travaux de maintenance de son gazoduc Nord Stream 1, pour une période dix jours. Cette formalité technique devient, dans le contexte actuel de guerre, une véritable inquiétude pour les pays de l’Union européenne. Les flux reprendront-ils à la suite de cet entretien ? Rien n'est sûr, tant Moscou use de ses exportations de gaz pour faire pression et répondre aux sanctions européennes.
L'Italie, qui s’était pourtant conformée au décret Poutine sur le paiement en roubles, accuse déjà une chute de 15% des approvisionnements en gaz russe. Pour le premier ministre italien Mario Draghi, le gaz est utilisé à des fins politiques. Dès le 21 juin, le pays a donc dévoilé une série de mesures pour renforcer les capacités de stockage de gaz naturel.
Le niveau 2 du plan d’urgence lancé en Allemagne
Pour faire face à un tel risque de pénurie, l’Allemagne a enclenché le niveau 2 du plan d’urgence national. Le pays dépend à 35% du gaz russe pour ses importations, un ratio en baisse de 20% par rapport à l’avant-guerre. Depuis le 23 juin dernier, le Bundestag a prohibé l’eau chaude dans les bureaux individuels. Pour cet hiver, le chauffage au-dessus de 20 degrés est interdit. En plus de toutes ces mesures, un recours au charbon est envisagé pour passer l’hiver prochain.
S’approvisionner ailleurs ?
D’autres pays de l’Union européenne préfèrent trouver le gaz ailleurs pour pallier une possible pénurie. La Pologne est coupée du gaz russe depuis la fin du mois d’avril. Le pays a réussi à gérer cet arrêt, car son électricité provient en grande partie de la combustion du charbon. La Bulgarie, de son côté, dépendait à 90% des importations russes. Pour répondre à cette crise, le pays décide d’intensifier ses achats de gaz naturel liquéfié auprès d’autres partenaires.
Plus généralement, l’Union européenne tente de préparer son arsenal. Le 26 juillet, les ministres européens de l’Énergie se réuniront pour préparer un plan d’actions afin d’affronter cette crise. L’objectif de la Commission européenne est de coordonner les mesures d’urgence.
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