Carburants : la grève reconduite ce samedi, que réclament les salariés ?

Publié le 8 octobre 2022 à 11h51, mis à jour le 8 octobre 2022 à 17h15

Source : JT 20h Semaine

Un mouvement social, répondant à l'appel de plusieurs syndicats, a débuté dans plusieurs raffineries en France.
Cette mobilisation a été notamment lancée pour une hausse des salaires pour 2022, face à l'inflation et alors que les énergéticiens ont réalisé des bénéfices exceptionnels.
Ce samedi 8 octobre, la grève a été reconduite alors que la CGT se dit prête à limiter ses revendications aux salaires uniquement, pour négocier dès lundi.

Si le mouvement s'enracine, les revendications, elles, ne sont pas nouvelles. Depuis le 20 septembre dernier, une grève a été lancée à l'appel des syndicats dans les deux raffineries françaises d'ExxonMobil, rejointe par une mobilisation au sein des raffineries de TotalEnergies à partir du 27 septembre. Particulièrement suivie, la mobilisation a impacté les chaines d'approvisionnement, contribuant à une situation de manque de carburants dans certaines stations-service.

Samedi, les salariés ont décidé de reconduire la grève. Trois des six raffineries françaises sont actuellement à l'arrêt, selon la CGT : la plus grande raffinerie de TotalEnergies, en Normandie, ainsi que les deux raffineries françaises de l'américain Esso-ExxonMobil. Dans une lettre ouverte, citée par l'AFP, la CGT se dit toutefois prête à limiter ses revendications aux salaires uniquement, pour négocier dès lundi.

Des bénéfices exceptionnels qui motivent une hausse de salaires

Le mouvement social a comme principale revendication la hausse des salaires. Au sein de TotalEnergies, la CGT demande ainsi une revalorisation "à hauteur de 10% pour l'année 2022" : 7% pour l'inflation, 3% pour "le partage de la richesse". Le syndicat met effectivement en avant les bénéfices exceptionnels que les énergéticiens ont engrangé au premier semestre face à la flambée des prix des hydrocarbures. À titre d'exemple, TotalEnergies avait annoncé un bénéfice de 10,6 milliards de dollars.

Cela a d'ailleurs conduit le gouvernement à appeler à ce que les négociations salariales aboutissent. "J'appelle les entreprises concernées, qui, pour la plupart, ont quand même de bons résultats, à considérer aussi les demandes d'augmentation de salaires", avait déclaré Olivia Grégoire, ministre déléguée aux Petites et moyennes entreprises, sur Franceinfo. De même, le ministre à la Transition écologique, Christophe Béchu a demandé aux groupes concernés d'entamer "un dialogue avec leurs salariés", soulignant que ces entreprises avaient "les moyens de satisfaire des revendications salariales".

Tous nos collègues recevront leur juste récompense sur leur fiche de paie
Patrick Pouyanné, PDG de TotalEnergies

De son côté, depuis le début du mouvement au sein de TotalEnergies, la direction rappelle qu'elle a octroyé des mesures salariales représentant une augmentation moyenne de 3,5% en 2022 et renvoie à une séance de négociations prévue le 15 novembre pour les salaires de 2023. Aux dernières nouvelles, elle semblait inflexible sur ce calendrier.

Néanmoins, si le PDG de TotalEnergies, Patrick Pouyanné, ne s'est pas exprimé publiquement sur la grève, il a reconnu, dans une vidéo interne s'adressant au groupe, que "les résultats de la compagnie sont exceptionnels en 2022 et nous ne vous oublierons pas". "Tous les collaborateurs, tous nos collègues recevront leur juste récompense sur leur fiche de paie avant la fin de l'année", a-t-il promis, assurant qu'ils étaient "prioritaires dans le partage de la prospérité".

En plus de la hausse de salaire, la CGT demande le "dégel des embauches" en France et "un plan massif d'investissements" dans l'Hexagone. Ces revendications avaient déjà été à l'origine de mouvements les 24 juin et 28 juillet derniers, sans que les négociations aient pu aboutir.


Aurélie LOEK

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