Covid-19 : les difficultés financières des Français aggravées par la crise, alerte le Secours Populaire

Maxence GEVIN avec AFP
Publié le 9 septembre 2021 à 23h04
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ILLUSTRATION - Source : DOMINIQUE FAGET / AFP

DÉCRYPTAGE - Selon le baromètre annuel du Secours Populaire rendu public ce jeudi, la crise sanitaire a fortement accentué les difficultés économiques des Français. De plus en plus d'habitants de l'Hexagone peinent ainsi à financer loyer, alimentation et autres dépenses du quotidien.

Le Covid-19 continue de faire des ravages. Depuis le début de la crise sanitaire, et du fait de cette dernière, le nombre de Français qui peinent à assumer leurs dépenses du quotidien a fortement augmenté. Ainsi, 32% des Français interrogés déclarent cette année avoir eu du mal à payer leur loyer, contre 25% en 2020 et 28% en 2019, indique le Secours Populaire dans son dernier baromètre*. De même, 30% des habitants de l'Hexagone disent peiner à se procurer une "alimentation saine permettant de faire trois repas par jour". Ils n'étaient "que" 23% l'année dernière et 25% un an plus tôt. 

45% des Français ont subi une perte de revenus

Plus globalement, l'étude du Secours populaire relève que 45% des Français ont subi une perte de revenus pendant la crise sanitaire. Ce chiffre grimpe à 58% chez les personnes vivant sous le seuil de pauvreté. "Pendant le premier confinement, la contraction des dépenses liées par exemple au transport, ainsi que les mécanismes d'aide mis en place par l'État ont permis de limiter le décrochage. Mais dans la durée, la crise sanitaire a appauvri les Français modestes", explique Amandine Lama, directrice de clientèle chez Ipsos. "La crise sanitaire a accéléré la précarisation des plus fragiles. Les personnes dont la situation était viable mais pas simple ont basculé dans la pauvreté. Et celles qui étaient déjà pauvres se sont encore enfoncées", ajoute Henriette Steinberg, secrétaire générale du Secours populaire.

Ce nouveau rapport alarmiste fait écho à celui de Médecins du monde. Également publié ce jeudi, ce dernier alerte sur l'aggravation des conditions de vie des personnes en grande précarité - sans domicile, demandeurs d'asile – pendant la crise sanitaire. L'ONG redoute par ailleurs d'être confrontée à des dégâts encore plus importants dans les années à venir. Il peut en effet exister "un décalage dans le temps entre le moment où les personnes basculent dans la pauvreté et celui où elles poussent la porte des centres", rappelle-t-elle. "Ces derniers mois, une nouvelle catégorie de personnes a déjà poussé la porte de mon cabinet : des étudiants, des indépendants et d'autres personnes que les filets sociaux n'ont pas rattrapées", souligne Carine Rolland, généraliste présidente de Médecins du monde. "Cette situation pourrait se généraliser", martèle-t-elle avec inquiétude. 

*Étude réalisée par l'institut Ipsos auprès de 1.000 individus âgés de 16 ans et plus.


Maxence GEVIN avec AFP

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