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Législatives : la Banque de France a-t-elle "validé" le programme économique de la Nupes ?

Publié le 10 juin 2022 à 15h24

Source : TF1 Info

Jean-Luc Mélenchon a affirmé à plusieurs reprises que le programme de la Nupes était "passé dans la matrice économique de la Banque de France".
Cela donne l'impression que les propositions économiques du parti de gauche ont été validées par l'institution bancaire.
Les choses sont en réalité plus nuancées.

S'il est le programme le plus complet, il est aussi le plus ambitieux. Avec un plan d'investissement de 200 milliards d'euros, le projet économique de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes), fait jaser. Depuis plusieurs jours, il est sous le feu des critiques, notamment de la part de la Macronie. Si bien que le camp Mélenchon a riposté. Dans une conférence de presse qui s'est tenue ce mardi 7 juin, le "candidat Premier ministre" a rétorqué que le projet était passé "dans la matrice économique de la Banque de France".

Un "modèle de la Banque de France" a été utilisé

Un gage de crédibilité, repris en chœur par certains internautes, militants de la Nupes. Désormais, certains d'entre eux balayent d'un revers de main les critiques, rétorquant systématiquement que le programme a été "validé" par la Banque de France. 

Interrogée sur la question, la Banque de France ne savait pas à quoi faisait référence l'ancien candidat à la présidentielle. Mais sur BFMBusiness ce vendredi, le président de l'institution a affirmé que "la Banque de France n'a évidemment pas chiffré, et encore moins validé, un programme des candidats" aux législatives. 

Signe que les choses ne sont pas si simples. Et de fait, comme nous l'a d'ailleurs rappelé l'équipe de Jean-Luc Mélenchon, "ce n'est pas le rôle" de la Banque de France de "valider" les programmes des candidats. Le "rapport des économistes" de la coalition de gauche, publié le 7 juin en réponse aux attaques pour "analyser le programme économique de la Nupes, en dehors des caricatures" est d'ailleurs plus précis que le député Insoumis. Il explique que des "experts" ont "appliqué" un "modèle de la Banque de France à ces données". 

Interrogé plus précisément sur le modèle utilisé par la Nupes, l'équipe du "candidat au poste de Premier ministre" précise qu'elle s'est servie d'un modèle de l'institution bancaire "classiquement utilisé pour les prévisions macro-économiques". De quoi "garantir l’objectivité de ces prévisions, qui ont été réalisées selon un modèle qui est plutôt défavorable", selon elle.

Il ne s'agirait donc pas directement d'une expertise de la Banque de France, mais d'une analyse du programme économique à partir de données disponibles en ligne. Un modèle que le gouverneur de l'institution appelle à utiliser avec la plus grande prudence. François Villeroy de Galhau a ainsi mis en garde contre une "utilisation mécanique et trop optimiste" de certains paramètres de ses modèles économiques. De fait, les "multiplicateurs budgétaires" de l'institution ne peuvent pas être sortis du contexte économique actuel. Si la France venait à dépenser trop et emprunter encore davantage, elle risquerait en effet d'inspirer "moins confiance à ses prêteurs", a argué le gouverneur. Le coût de la dette pourrait dès lors augmenter plus rapidement que les prévisions de la Banque de France.

 

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Felicia SIDERIS

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