BATAILLE DU RAIL – Les organisations syndicales de la SNCF se sont réunies mardi pour décider d’une riposte à la réforme ferroviaire lancée par le gouvernement. Si elles ont annoncé ne pas vouloir déclencher de grève unitaire avant le 15 mars, la menace d'un mouvement social continue de planer. "Personne n’a intérêt à un conflit social long", prévient ce mercredi le patron de l'entreprise ferroviaire, Guillaume Pépy.
PÉPY, EPISODE 2
Le président de la SNCF a poursuivi sa tournée médiatique sur CNEWS. "Moi non plus, je ne laisserai personne cracher sur les cheminots", a déclaré Guillaume Pépy. Comme un peu plus tôt, il a affirmé qu'une réforme était nécessaire. "Si on ne change rien, c'est le déclin", a-t-il déclaré.
NE PAS "CASSER LA DYNAMIQUE"
"Personne n'a intérêt à un conflit social long à un moment où le trafic ferroviaire", a déclaré le président de la SNCF Guillaume Pépy ce mercredi. Interrogé par Radio Classique, il a estimé qu'une grève longue, "représenterait une gêne pour les usagers qu'ils ne comprendraient pas". "Il faut sans doute réformer, se retrousser les manches, avancer", a-t-il poursuivi, ajoutant qu'un mouvement social "pourrait surtout casser la dynamique qui s'est créée il y a quelques années" en faveur du train.
CASTANER
SYNDICATS
"Si le 15 (mars), nous constatons que le gouvernement est dans la logique d'un passage en force, c'est-à-dire qu'il maintient son projet en l'état, alors il y aura grève à la SNCF", a fait savoir le secrétaire général de la CGT-cheminots, Laurent Brun, à l'issue d'une réunion intersyndicale. Il a précisé que la manifestation, initiée par les syndicats de la fonction publique, prévue le 22 mars était "maintenue".
SYNDICATS
Les organisations syndicales de la SNCF veulent attendre le 15 mars pour décider d'une éventuelle grève, a annoncé ce mardi le secrétaire général de la CGT-Cheminots. Les syndicats ne mèneront donc pas de grève unitaire avant. Ils déclencheront toutefois l’alarme social dès demain.
"ATTAQUE GRAVISSIME"
"Il faut expliquer, il y a une campagne mensongère qui a lieu en ce moment", a déclaré Philippe Martinez sur RMC. Le secrétaire général de la CGT a promis une "réponse appropriée" des syndicats à une "attaque gravissime".
QUID DE LA GREVE ?
"On a la négociation comme ADN mais le Premier ministre nous a écrit la fin de l'histoire", estime Didier Aubert, secrétaire général CFDT Cheminots, pour qui paralyser les trains serait "le recours ultime". "On n'est pas des va-t'en guerre pour le plaisir", a-t-il ajouté, rappelant qu'en 1995, le mouvement était "parti du terrain". "Le gouvernement porterait l'unique responsabilité d'une grosse grève reconductible", a-t-il assuré dans la matinale de LCI.
"ON EST PASSÉ DE LA COLERE À L'HUMILIATION"
Invité de la Matinale de LCI, Didier Aubert, secrétaire général CFDT Cheminots a affirmé que "la riposte doit être à la hauteur de la rapidité du gouvernement". "Stop, la méthode n'est pas la bonne", a-t-il lancé au gouvernement. "Nous sommes prêts à la discussion mais on est passé de la colère à l'humiliation, on a le sentiment d'avoir été humilité hier (lundi)" par les annonces du Premier ministre.
ET VOUS, QU'EN PENSEZ-VOUS ?
Selon un sondage RMC, Atlantico et Harris Interactive, 59% des Français sont favorables à l'abandon du statut des cheminots, comme le prévoit la réforme du gouvernement. Ils sont au contraire 43% à affirmer soutenir les grèves et les manifestations à venir.
DÉCRYPTAGE
L'exécutif avait eu bon usage des ordonnances pour modifier le code du travail. Aura-t-il autant de réussite pour sa nouvelle réforme-phare ?
EDOUARD PHILIPPE
"Je n'ai jamais dit que les cheminots étaient des privilégiés. [...] Ils font un boulot qui est très difficile, j'ai aucun doute que quand on s'occupe du ballast par le froid, ce soit très difficile."
EDOUARD PHILIPPE
"Je respecte les partenaires sociaux : mais je fais état de ma détermination qui est complète. Nous devons trouver le dispositif pour que la SNCF soit compétitive et garantisse aux Françaises et aux Français le service qu'ils peuvent attendre"
PREMIER MINISTRE
Edouard Philippe est l'invité de France 2 : "Je ne vais pas au conflit avec les syndicats", commence-t-il d'emblée. "Je ne suis pas dans la conflictualité, je dis simplement que nous devons avancer. [...] C'est le statu quo qui est inacceptable, pas les ordonnances."
CFDT
L'antenne ferroviaire du syndicat réformiste propose à son tour une "grève reconductible à partir du 14 mars".
RÉACTION
"Nous n'allons pas nous débiner et nous allons mettre la pression sur le gouvernement", annonce l'Unsa.
CGT CHEMINOTS
"Nous allons relever le défi. On est sûrement parti pour l'un des plus importants mouvements sociaux de l'histoire de la SNCF", estime Laurent Brun, le secrétaire général de la fédération.
APPEL À LA GRÈVE
La CGT-Cheminots se dit prête à "une grève d'un mois" pour faire "plier" le gouvernement. Selon nos informations, une intersyndicale se tiendra mardi 27 février pour déterminer la date d'une grève.
BERTRAND
Le président de la région des Hauts-de-France, Xavier Bertrand, a critiqué la réforme de la SNCF, déclarant qu'elle ne contenait "rien de rien" sur le service aux usagers. "On passe à côté de l'essentiel. L'essentiel c'est que le rapport Spinetta et ce que veut faire le gouvernement passent complètement à côté des cinq millions de passagers qui prennent le train tous les jours", a lancé l’ancien ministre. "Je vois bien que la dette les obsède, je peux les comprendre, mais j'aimerais mieux qu'ils soient obsédés par le service aux clients", or, en la matière, "il n'y a rien de rien aujourd'hui comme propositions, rien du tout", a-t-il insisté, jugeant d'autre part que le recours aux ordonnances "n'est pas le sujet fondamental".
UNSA
Dans la foulée des autres syndicats, l'Unsa (2e syndicat à la SNCF) va proposer à l'intersyndicale une grève avant la journée de mobilisation commune avec les fonctionnaires, qui doit avoir lieu le 22 mars. "Je vais demander à ce que demain on rentre dans un processus (...) d'alerte sociale à la SNCF, qui pourra déboucher sur la grève", a déclaré son secrétaire général Roger Dillenseger, "avant le 22 mars".
SUD RAIL
Fin du recrutement au statut, recours aux ordonnances... Les annonces du Premier ministre Edouard Philippe ont été qualifiées de "provocation" par les syndicats de cheminots SUD-Rail. "L'annonce de la fin du statut est vécue par les agents comme une vraie injustice et une vraie provocation", a déclaré à l'AFP Erik Meyer, secrétaire fédéral du syndicat SUD-Rail, dénonçant par ailleurs "un chantage à l'ordonnance". "Ce n'est pas de nature à établir un débat serein", a-t-il regretté.
CE QU'IL FAUT RETENIR...
Le Premier ministre a présenté ce lundi le cadre de la future réforme de la SNCF. Il a notamment annoncé la fin du recrutement des cheminots sous statut. Il a également confirmé le recours aux ordonnances "pour aller plus vite".
CONCERTATION
La ministre des Transports Elisabeth Borne a donné des précisions sur la concertation que souhaite engager le gouvernement sur la réforme de la SNCF. Les discussions débuteront dès cette semaine et dureront deux mois. "Tout au long du mois de mars, la première séquence des concertations sera consacrée à l'ouverture à la concurrence", associant les régions, les syndicats, les usagers et les entreprises. Cette concertation portera sur les TGV et sur les "services conventionnés", notamment les TER.
A partir de la mi-mars, une 2e séquence de concertations portera sur "l'évolution de l'organisation de la SNCF" et sera menée avec "les représentants de toutes les entreprises ferroviaires et les organisations syndicales". A partir de début avril, une 3e séquence de concertations portera sur "la modernisation sociale du secteur ferroviaire", avec notamment la question du recrutement au statut de cheminot, auquel le gouvernement entend mettre fin. La concertation devra en particulier définir "l'échéance" de cet arrêt du recrutement au statut de cheminot.
RIPOSTE
La CFDT-Cheminots va proposer mardi aux trois autres syndicats représentatifs de la SNCF de lancer un appel à la grève reconductible à partir du 12 mars, a déclaré à Reuters son secrétaire général, Didier Aubert. La semaine dernière, les syndicats avaient d'une même voix mis en garde l'exécutif contre toute utilisation des ordonnances, un casus belli à leurs yeux, en brandissant la menace d'un conflit social "majeur".
Pour l'heure, la puissante CGT-Cheminots, l'UNSA-ferroviaire et SUD-Rail ont seulement appelé les salariés de la SNCF à manifester le 22 mars, une date qui coïncide avec une journée de mobilisation dans la fonction publique. "De toute manière, on n'attendra pas le 22", a précisé Didier Aubert, dont la fédération ne s'est pas associée à cet appel.
ORDONNANCES
Selon le député de la France insoumise, Alexis Corbière, le recours aux ordonnances est "un passage en force du gouvernement"
LA FRANCE INSOUMISE
SYNDICAT
Au micro de LCI, le secrétaire général Sud Rail Paris-Est, Fabien Villedieu, a jugé assez flou le discours d'Édouard Philippe. "Il dit tout et son contraire" que ce soit sur le statut des cheminots ou encore la privatisation de l'entreprise, a-t-il regretté.
PHILIPPE
Le Premier ministre a annoncé qu'il n'y aurait plus de recrutement au statut de cheminot à la SNCF "à l'avenir, à une date qui sera soumise à la concertation". "Aux nouvelles générations, aux apprentis, à tous ceux qui veulent s'engager dans la SNCF, nous disons qu'ils bénéficieront des conditions de travail de tous les Français, celles du Code du travail".
ORDONNANCES
Le Premier ministre confirme le recours aux ordonnances pour réformer la SNCF. "Nous voulons aller vite sans escamoter pour autant la concertation ou le débat parlementaire", a indiqué le Premier ministre, qui souhaiterait réduire "le contenu des ordonnances aux seuls aspects techniques". Ce recours ne confisque pas le débat", a-t-il assuré.
STATUT DE CHEMINOTS
Sans surprise, Edouard Philippe annonce la fin du statut des cheminots pour les nouveaux salariés de l'entreprise. "La SNCF ne peut pas rester la seule société qui embauche au statut. A l’avenir, il n’y aura plus de recrutement au statut", a déclaré le Premier ministre.
SNCF
Cette réforme du rail ne prépare pas "la privatisation de la SNCF", assure le Premier ministre.
PETITES LIGNES
Concernant la crainte de fermetures des petites lignes régionales, Edouard Philippe indique qu’il ne suivra pas le rapport Spinetta sur ce point.
SNCF
Le Premier ministre propose "un nouveau pack" qui comprend de "nouveaux trains, plus nombreux". Il préconise un "modèle économique plus équilibré capable de faire face à toutes les concurrences".
PHILIPPE
"Alors que ce service public va de moins en moins bien, il coûte de plus en plus cher", déclare Édouard Philippe, qui déplore également "l'endettement vertigineux" de la SNCF "qui menace d'engloutir tout le système"
PHILIPPE
"Notre réseau est d’aujourd’hui dans un état de vétusté avancé", déclare le Premier ministre.
PHILIPPE
Le point-presse d'Édouard Philippe vient de débuter. Le Premier ministre revient tout d'abord sur le diagnostic "sévère" établi par le rapport Spinetta.
STATUT DES CHEMINOTS
Le rapport Spinetta, remis le 15 février au Premier ministre, préconise la suppression du statut de cheminot dans les nouvelles embauches à la SNCF. Or, les syndicats ne veulent pas en entendre parler...
PHILIPPE
A l'issue de la présentation de la réforme de la SNCF ce matin, le Premier ministre, Édouard Philippe, sera ce soir l'invité du 20h de France 2 pour expliquer et commenter le projet du gouvernement.
ORDONNANCES
"Ce serait choquant"... Alors que le gouvernement envisage serieusement de recourir aux ordonnances pour réformer la SNCF, le président des Patriotes, Florian Philippot, a fait part ce matin sur LCI de son opposition à cette méthode.
Le Premier ministre Edouard Philippe a dit lundi vouloir recourir aux ordonnances pour faire adopter "avant l'été" une réforme de la SNCF prévoyant entre autres la fin du statut de cheminot pour les nouvelles recrues. "La situation est alarmante, pour ne pas dire intenable. Les Français, qu'ils prennent ou non le train, payent de plus en plus cher pour un service public qui marche de moins en moins bien", a indiqué le chef du gouvernement lors d'une intervention à Matignon.

"Nous voulons regarder la réalité en face", a-t-il insisté, en estimant qu'"il est temps d'oser mener la réforme que tous les Français savent nécessaire". Constatant qu'"il faut plus d'efficacité et de souplesse à la SNCF", il a plaidé pour une réorganisation du groupe public, rejetant cependant toutes vélléités de "privatisation".
Des propos qui n'ont pas manqué de faire réagir les organisations syndicales de la SNCF. Réunies mardi pour décider d’une éventuelle riposte, elles ont annoncé ne pas vouloir déclencher de grève unitaire avant le 15 mars. Reste que la menace d'un arrêt du travail continue de planer. Ce mercredi matin, le président de l'entreprise ferroviaire, Guillaume Pépy, a souligné que "personne n’[avait] intérêt à un conflit social long".
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