Factures d'énergie impayées : les coupures et réductions de puissance en hausse de 10% sur un an

par A.B. avec AFP
Publié le 30 mars 2023 à 7h58

Source : JT 13h WE

Malgré le bouclier tarifaire, le nombre d'interventions pour impayé sur les factures d'énergie est en hausse en France.
En 2022, 863.000 ont été mises en œuvre, soit une hausse de 10% sur un an.
L'essentiel de ces interventions a concerné des réductions de puissance.

Le bouclier tarifaire mise en place pour contenir la flambée des prix de l'énergie n'aura pas suffi. Selon le médiateur de l'énergie, les interventions pour les impayés de facture d'énergie ont augmenté de 10% en 2022. "Malgré le bouclier tarifaire et l'attribution de chèques énergie complémentaires, le nombre d'interventions pour impayés a augmenté en 2022 : 863.000 (...) ont été mises en œuvre, soit une hausse de 10% par rapport à 2021", a indiqué le médiateur dans un communiqué jeudi 30 mars. 

Toutefois, "pour la première fois" l'année dernière, le nombre de coupures d'électricité pour impayé a baissé, pointe-t-il. Une diminution de 38% avec 157.000 coupures recensées en 2022 contre 254.000 en 2021. "Cette évolution est principalement due au fait que quelques fournisseurs, notamment EDF, suivant en cela les préconisations du médiateur national de l'énergie, ont décidé de procéder à des réductions de puissance en cas d'impayé plutôt qu'à des coupures d'électricité", souligne le communiqué.

Protéger les plus fragiles

De fait, selon le médiateur, l'essentiel des interventions concernaient des "réductions de puissance, qui sont moins pénalisantes pour les consommateurs concernés", car elles permettent d'assurer un service minimum : lumière, réfrigérateur, recharge de téléphone, etc. Leur nombre a bondi en 2022 : 610.000 réductions de puissance ont été recensées, soit une hausse de 36% par rapport à 2021 et une multiplication par 2,2 depuis 2019, précise le médiateur. Environ moins du tiers - 226.000 - étaient le fait d'EDF, selon le fournisseur historique.

L'opérateur a choisi, depuis le 1er avril 2022, de ne plus suspendre l'alimentation électrique en cas d'impayé de ses clients, mais de réduire leur puissance à 1 kVA ou 3 kVA, peu importe la période de l'année. Par ailleurs, un décret publié le 26 février 2023 oblige désormais les opérateurs à fournir durant au moins 60 jours une alimentation minimale en électricité de 1kVA avant de procéder à une coupure d'électricité en cas d'impayé pour les ménages bénéficiaires du chèque énergie et du Fonds de solidarité logement, équipés d'un compteur communicant. 

Cette mesure permet d'éviter une vague de coupures directes à la fin de la trêve hivernale le 1er avril pour les locataires qui peinent à payer loyer et factures d'énergie. Une mesure qui représente un bon point mais "il faut aller plus loin", a plaidé le médiateur Olivier Challan Belval qui a appelé à remplacer totalement les coupures d'électricité par une réduction de la puissance d'alimentation en cas d'impayé : "La crise énergétique actuelle nous interroge sur les dispositifs de protection à long terme des consommateurs les plus fragiles."


A.B. avec AFP

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