Fragilisé par la crise économique, Amazon pourrait licencier 10.000 employés

M.L (avec AFP)
Publié le 15 novembre 2022 à 8h44

Source : TF1 Info

Le géant américain de la distribution s'apprêterait à se séparer d'un peu moins de 1% de ses effectifs, selon le New York Times.
Les départements des appareils électroniques, de la vente au détail et des ressources humaines seraient touchés.
La répartition des suppressions de postes par pays n'est pas encore connue.

Si le chiffre est confirmé, il s'agirait là du plan social le plus important de l'histoire d'Amazon. Dans le sillage d'autres géants américains de la tech qui ont répondu à la crise économique par un plan social de grande envergure, la plateforme de vente en ligne se prépare à licencier environ 10.000 employés, d'après le New York Times. Ce qui représenterait un peu moins de 1% de la masse salariale actuelle du groupe, qui comptait 1,54 million d'employés dans le monde fin septembre, sans compter les travailleurs saisonniers, recrutés en période d'activité accrue, notamment pour les fêtes de fin d'année.

Selon le quotidien américain, les postes visés par les réductions d'effectifs seront situés dans le département Amazon Devices (les appareils électroniques équipés de l'assistant vocal Alexa ou encore les liseuses Kindle), dans la division de vente au détail ainsi que dans les ressources humaines. La répartition par pays n'est en revanche pas précisée. Le journal note par ailleurs que le nombre total d'employés licenciés est susceptible d'évoluer. Contacté lundi par l'AFP, Amazon n'avait pas réagi dans l'immédiat.

Un reflux de croissance après un pic d'embauches pendant la crise sanitaire

La société avait déjà annoncé il y a deux semaines un gel des embauches dans ses bureaux. Et ses effectifs ont déjà diminué par rapport au début de l'année, quand elle employait 1,62 million de personnes à temps plein ou à temps partiel. Pendant la pandémie, Amazon avait embauché à tour de bras, pour répondre à l'explosion de la demande, doublant ainsi son personnel mondial entre début 2020 et début 2022. Mais le géant américain de la distribution a vu son bénéfice net baisser de 9% sur un an au troisième trimestre. 

Et pour le trimestre en cours, la période cruciale des fêtes de fin d'année, l'entreprise anticipe une croissance bien plus basse qu'à l'accoutumée, puisque qu'elle grimpe en temps normal entre 2% et 8% sur un an. Son bénéfice opérationnel, lui, serait compris entre 0 et 4 milliards de dollars, contre 3,5 pour la même période de 2021. 

Même Amazon Web Services (AWS), l'activité d'informatique à distance (cloud) du groupe, qui affichait jusqu'ici une croissance et une profitabilité insolentes, a vu ses revenus augmenter de façon plus modérée cet été, grimpant de 27%, contre 39% il y a un an. "L'incertitude macroéconomique a entraîné une hausse du nombre de clients d'AWS désireux de contrôler leurs coûts" et ainsi d'économiser sur leurs dépenses technologiques, avait expliqué le directeur financier du groupe, Brian Olsavsky fin octobre.

Le groupe n'est pas le seul à être fragilisé par la crise économique, qui affecte la plupart des grandes sociétés technologiques ayant beaucoup embauché pendant la pandémie, comme le spécialiste des services de paiement en ligne Stripe et la plateforme de réservation de voitures avec chauffeur Lyft. Quant aux grandes plateformes dont le modèle économique est fondé sur la publicité, elles font face aux coupes budgétaires des annonceurs, qui réduisent leurs dépenses face à l'inflation et à la hausse des taux d'intérêt. Ces derniers mois, Meta, la maison mère de Facebook, mais aussi Snapchat et Twitter ont congédié des milliers de salariés.


M.L (avec AFP)

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