France : l'inflation devrait atteindre presque 7% sur un an en septembre

M.G avec AFP
Publié le 24 juin 2022 à 16h19, mis à jour le 24 juin 2022 à 16h35

Source : JT 20h Semaine

Déjà extrêmement élevée, l'inflation va continuer d'augmenter dans les prochains mois en France.
Elle devrait atteindre 6,8% sur un an en septembre puis rester sur ce rythme durant les derniers mois de l'année, a estimé vendredi l'Insee.
La croissance devrait en prendre un (sérieux) coup.

Les mauvaises nouvelles continuent de s'empiler. L'Insee a annoncé, ce vendredi 24 juin, que l'inflation devrait continuer d'accélérer pour atteindre 6,8% sur un an en septembre en France. Par la suite, elle devrait rester sur ce rythme durant les derniers mois de l'année, ajoute-t-elle. Sur la totalité de l'exercice, la hausse des prix atteindrait en moyenne 5,5%, du jamais vu depuis 1985. 

Dans le détail, l'institut estime qu'après un net bond en juin à 5,9% du fait de la hausse des prix du pétrole, de l'alimentation et des services, l'inflation serait ensuite plutôt soutenue par les augmentations de prix hors énergie "en répercussion des hausses passées des coûts de production", c'est-à-dire les prix des matières premières et les augmentations de salaires.

Croissance et consommation en baisse

Ces envolées vont avoir un impact non négligeable sur la croissance, avec un taux attendu à 2,3% en 2022. Le pouvoir d'achat des ménages va, lui, être grevé de 1% en dépit des mesures de soutien public en place ou annoncées, soit sa plus forte contraction depuis 2013 - une année marquée par la politique d'austérité post-crise financière. Par ailleurs, face à cette situation que beaucoup de Français n'ont jamais connu, la confiance des ménages parait "particulièrement affaiblie", a mis en avant Julien Pouget, chef du département de la conjoncture à l'Insee. La nouvelle revalorisation automatique du Smic attendue en août ou en septembre ne devrait pas suffire à les rassurer. Conséquence directe, ils devraient accroître leur épargne, qui a déjà atteint un niveau record durant la crise sanitaire, et rester prudents dans leurs dépenses. 

Ces prévisions intègrent les mesures de soutien du pouvoir d'achat prises ou à venir (revalorisations des retraites, minimas sociaux et du traitement des fonctionnaires, bouclier tarifaire sur l'énergie, prime de pouvoir d'achat, suppression de la redevance, etc.), qui "contribueraient à rehausser le revenu disponible brut des ménages d’environ 1 point de pourcentage en 2022", sans totalement annuler l'impact de l'inflation, indique l'Insee.

Par ailleurs, si l'industrie et le bâtiment vont devoir continuer de composer avec la hausse de leurs coûts et les difficultés d'approvisionnement engendrées par la guerre en Ukraine, les services "porteront l'essentiel de la croissance au deuxième semestre". L'économie pourra également compter sur un petit rebond des exportations. Du côté de l'emploi, le marché continuerait de résister malgré un nouveau ralentissement : 260.000 créations d'emplois sont attendues, pour un taux de chômage de 7% à la fin 2022.


M.G avec AFP

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