Guerre en Ukraine : la Bourse chute, le pétrole flambe

Publié le 24 février 2022 à 11h44, mis à jour le 24 février 2022 à 14h54

Source : JT 13h Semaine

La Bourse de Moscou s'est effondrée de 30% et les places européennes de 3% en moyenne, après le coup d'envoi de l'opération militaire russe en Ukraine.
Les entreprises françaises Société Générale, Renault et Alstom sont particulièrement fragilisées.
De son côté, le prix du baril de pétrole flambe.

L'annonce de l'attaque militaire de l'Ukraine dans la nuit de mercredi à jeudi par Vladimir Poutine a fait déferler un vent de panique sur les marchés mondiaux. Kiev a affirmé de son côté qu'une "invasion de grande ampleur" était en cours, avec plusieurs explosions entendues dans la capitale ukrainienne et plusieurs autres villes, tandis que des forces terrestres russes sont entrées sur le territoire ukrainien, notamment depuis la Crimée annexée, ont indiqué jeudi matin les garde-frontières ukrainiens. 

Le déploiement des forces russes dans le pays a fait chuter les bourses et s'enflammer les matières premières, pétrole et gaz en tête, tandis que la banque centrale russe a dû intervenir pour freiner un plongeon du rouble, qui a atteint un plus bas historique de 90 roubles face au dollar. Cette intervention a permis de réduire ses pertes : elle reculait de 6,39% et s'échangeait à 87,19 roubles pour un dollar à 8h10 GMT (9h10, heure française).

La Bourse de Moscou s'est effondrée à de 30%, tandis que les places boursières européennes n'ont pas non plus été épargnées : vers 8h15 GMT (9h15 en France), la Bourse de Paris perdait 3,15%, Francfort 3,73%, Londres 2,45% et Milan 3,10%. L'indice européen de référence Eurostoxx 50 chutait quant à lui de 3,48%. La bourse dévisse aussi en Asie : Hong Kong perdait 3,24%, Tokyo 1,81% et Shanghai 1,70%.

Plusieurs entreprises françaises de la Bourse de Paris, qui ont beaucoup d'activités en Russie, ont été particulièrement frappées par la chute de l'indice boursier. Renault, présent via sa filiale Avtovaz, s'écroulait de 8,31% après avoir perdu plus de 10% lors des premiers échanges. Société Générale, présent via Rosbank, perdait 5,02% et Alstom, qui a une participation de 20% dans le constructeur ferroviaire Transmashholding, 4,69% vers 9h10 (10h10 en France). 

Un prix record en sept ans pour le baril de Brent

Le prix des matières premières s'envole quant à lui, des montants qui étaient déjà à la hausse depuis plusieurs mois. Le coût du baril de pétrole Brent de la mer du Nord a atteint 102,60 dollars, pour la première fois en plus de sept ans, grimpant ainsi en flèche de 6%. Le baril de WTI américain bondissait quant à lui de 5,39% à 97,14 dollars. Du côté du gaz naturel, le marché de référence en Europe, le TTF (Title Transfer Facility) néerlandais, se négociait à 107,615 euros le mégawattheure (MWh), en explosion de 21% par rapport à la veille. Le prix de l'aluminium a atteint un nouveau record historique à 3.382,50 dollars la tonne.

"C'est la panique sur les marchés", résume auprès de l'AFP Ipek Ozkardeskaya, analyste chez la société d'investissement SwissQuote. "À ce stade, il est impossible de parier sur un quelconque scénario", se résigne le spécialiste. "Nous ne pouvons que suivre de près les derniers développements et nous tenir prêts à davantage de volatilité."

La flambée des matières premières "constitue une menace croissante" rappelle-t-il, puisqu'elle exerce une pression sur l'inflation, déjà très élevée aux États-Unis et en Europe, ce qui pourrait "obliger la Réserve fédérale (Fed) à agir de manière plus agressive pour maîtriser" cette hausse des prix.


La rédaction de TF1info (avec AFP)

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