Prix des carburants : sur un an, combien votre plein rapporte-t-il en plus à l'État ?

Benoit Leroy
Publié le 11 mars 2022 à 7h07

Source : JT 20h Semaine

Avec la flambée des prix des carburants, les recettes fiscales liées aux produits pétroliers ont largement augmenté ces derniers mois.
Sur un an, combien un plein de 50 litres de gazole ou d'essence rapporte-t-il en plus à l'État ?

Alors que les prix des carburants sont au plus haut, le gouvernement réfléchit à des mesures pour soulager la facture des Français. Envisagée et réclamée par certains candidats à la présidentielle, une baisse des taxes est totalement exclue par le gouvernement : cela coûterait selon lui trop cher à l'État et ses finances publiques. Et pour cause, les produits pétroliers français sont parmi les plus taxés en Europe.

En mars 2021, les taxes représentaient 42 euros sur un plein de 50 litres de gazole affiché à 69 euros environ. Un an plus tard, ces mêmes taxes représentent 46 euros, comme le montre cette infographie extraite du sujet du 20H de TF1 en tête de cet article :

Avec la hausse du pétrole, les recettes fiscales de l'État ont augmenté.
Avec la hausse du pétrole, les recettes fiscales de l'État ont augmenté. - TF1

Les revenus de l'État sont donc bien plus importants. Pour le sans-plomb 95, la situation est la même. En mars 2022, l'État gagne trois euros de plus sur un plein classique, avec 49,47 euros de taxes sur un prix à la pompe de 89 euros. L'année dernière, à la même période, 50 litres de SP95 coûtaient 70,27 euros et les taxes, elles, représentaient "seulement" 46 euros. 

Le graphique ci-dessus montre que le poids des taxes a constamment augmenté ces derniers mois. Seule l'année 2020, avec la crise sanitaire, fait office d'exception. Entre avril et mai 2020, les prix des carburants avaient fortement chuté, entre 1,21 euro/l et 1,26 euro/l. Et ce, alors que la demande était au plus bas suite aux mesures de confinement dès mi-mars.

Malgré les hausses de prix, la pression fiscale diminue

Cette différence de quelques euros par automobiliste, devient colossale au niveau national. Rien que sur le mois de janvier dernier, les raffineries françaises ont écoulé près de 3 millions de litres de carburants, d'après les relevés de l'Union française des industries pétrolières. Une quantité en hausse de presque 10% par rapport à 2021.

Paradoxalement, lorsque les tarifs du gazole ou de l'essence augmentent, la part de la fiscalité dans la facture totale baisse. Cela s'explique par le fait que la TICPE (qui représente la majorité des taxes) est actuellement fixe. Depuis la crise des Gilets jaunes en 2018, son niveau décidé par le gouvernement n'a pas changé. Elle est donc totalement indépendante des fluctuations des cours du pétrole. Seule la TVA sur les carburants gonfle sur la même période, et vient augmenter le montant qui rentre dans les caisses de l'État. 

Pour le mois de mars 2022, avec un carburant très cher, les taxes représentent environ la moitié du prix payé à la pompe. Un an plus tôt, avec un carburant moins cher, la pression fiscale était de l'ordre de 64%. En cause : la TICPE fixe, qui pèse donc proportionnellement plus.

Les mesures économiques pour soulager, en partie, les Français de l'explosion de leurs dépenses en carburants devraient être annoncées par le gouvernement d'ici au milieu du mois de mars. Une solution emporterait la préférence de l'exécutif : une prime exceptionnelle, sur le modèle des chèques carburants envoyés dès novembre 2021

En parallèle, le Premier ministre Jean Castex avait annoncé une revalorisation des indemnités kilométriques de 10%. Une décision qui concerne principalement les plus gros rouleurs. Un public prioritaire, comme les classes moyennes, assure le gouvernement.


Benoit Leroy

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