Comme anticipé, les taux d'intérêt ont encore augmenté en ce mois de mars 2023.Ils s'élèvent désormais à 3% sur 20 ans.Cette hausse devrait se poursuivre dans les prochains mois.
Ça a beau ne pas être une surprise, cela reste une nouvelle pour les ménages. Les taux d'intérêt ont une nouvelle fois augmenté (pour le 14e mois de rang), avec des hausses de 0,10 à 0,30 point dans certaines banques. Ils franchissent même le seuil des 3%. C'est bien simple, en l'espace d'un an, ils ont triplé.
Dans le détail, les nouveaux taux d'intérêt atteignent 2,8 % sur 15 ans, 3% sur 20 ans et 3,2% sur 25 ans, en moyenne, indique le courtier VousFinancer. Toutefois, plusieurs banques affichent dorénavant des taux supérieurs à 3% sur toutes les durées, pouvant même aller jusqu’à 3,75% sur 25 ans au maximum.
Malgré tout, avec la révision du taux d'usure - plafond au-delà duquel les banques ont interdiction de prêter - à 4% sur les longues durées, la poussée est moins prononcée qu'en janvier dernier, lors duquel certains indicateurs avaient pris jusqu'à 0,50 point. "Il est certain que la révision mensuelle des taux d’usure conduit à des hausses de taux plus graduelles et plus progressives [...], nous obligeant à être particulièrement réactifs dans la préparation et l’envoi des dossiers de crédits à nos partenaires bancaires", note Julie Bachet, directrice générale de Vousfinancer.
Une capacité d'emprunt en chute libre
Cela n'empêche pas la capacité d’emprunt des potentiels acheteurs de continuer de diminuer, dans un contexte où les ménages restent contraints de respecter la règle des 35% d'endettement. Elle a déjà reculé de près de 20% par rapport à 2021, avec des taux passés de 1 à 3% en seulement un an et demi. À titre d'exemple, un couple touchant 4200 € de revenus pouvait emprunter 300.000 € à 1% sur 20 ans en 2021, contre 248.000 € actuellement à 3% sur 20 ans. Ce même couple a donc une marge financière réduite (-52.000 €). À cela s'ajoute l'inflation galopante qui vient, encore un peu plus, gréver le pouvoir d'achat.
L'une des seules solutions pour contrebalancer ces flambées est de contracter des crédits de plus longue durée. Ils permettent, en effet, d'emprunter davantage et ainsi de pouvoir effectuer un achat immobilier. "L’un des sujets majeurs pour les emprunteurs modestes va être la baisse rapide de leur capacité d’emprunt potentielle, qui a déjà commencé, et la nécessité pour eux d’allonger la durée du crédit pour la compenser", confirme Sandrine Allonier, porte-parole de Vousfinancer. Mais c'est aussi un cercle vicieux : qui dit crédit allongé dans le temps dit taux d'intérêt d'autant plus important. Ce qui peut, in fine, se révéler un mauvais calcul.
À noter que, dans le sillage de taux d'usure qui devrait poursuivre leur croissance, les taux de crédit devraient atteindre 4% d’ici à cet été pour les emprunts sur 25 années ou plus. De quoi assombrir encore davantage l'horizon de certains Français.