Pour faire face à la hausse des prix, le gouvernement a annoncé mardi le versement d'une indemnité inflation pour les "plus modestes".Les modalités et le montant de cette aide ne sont pas encore définis.En attendant d'en savoir plus, on fait le point sur la définition d'un "revenu modeste".
On discute déjà de son effet, sans même en connaitre le destinataire. Le gouvernement a annoncé ce mardi 7 juin qu'une aide serait versée aux ménages "qui ont réellement des difficultés pour s'alimenter correctement" afin de contrer l'effet de la hausse des prix. Si son montant sera "défini cet été", selon les dires du ministre de l'Économie, d'autres paramètres restent encore à préciser. Et notamment les critères pour sélectionner les personnes éligibles à cette indemnité inflation. Bruno Le Maire a d'ores et déjà estimé qu'il "serait juste que ce soit concentré sur les ménages les plus modestes". Mais que recouvre ce terme précisément ?
Moins de 1653 euros pour l'Insee
Si le seuil de pauvreté est une notion qui fait consensus - il est fixé par convention à 60% du niveau de vie médian de la population - le seuil sous lequel une personne est considérée comme "modeste" fait moins l'unanimité. À noter que la moitié de la population est au-dessus de la médiane et l'autre moitié en dessous.
L'institut national chargé de la statistique en France (Insee), fait une répartition de la population "en cinq catégories" à partir du niveau de vie du ménage. Pour rappel, le niveau de vie s'appuie sur le "revenu disponible" d'un ménage. Ce dernier rassemble la totalité des revenus disponibles pour consommer et épargner, soit les revenus sans les cotisations et les impôts. Cette somme est ensuite divisée par le nombre de personnes qui forment le ménage. "Le niveau de vie est donc le même pour tous les individus d'un même ménage", souligne l'Insee.
En prenant cette définition, l'institut chargé des statistiques considère que les ménages dont le niveau de vie est compris entre 60 et 90% du niveau de vie médian sont "modestes". Or, dans sa dernière publication sur le niveau de vie, mise en ligne en octobre 2021, à partir des chiffres de 2019, l'Insee évaluait le niveau de vie médian à 1837 euros par mois. Les plus modestes sont dont ceux dont le niveau de vie est inférieur à 1653 euros par mois.
Une définition qui n'est pas celle retenue par la Direction de la Recherche, des Études, de l'Évaluation et des Statistiques (Drees). Dans un document sur la composition du revenu des ménages pauvres ou modestes, cette branche statistique rattachée au ministère de l'Économie et des Finances estime que cette catégorie rassemble "les 40% des personnes dont le niveau de vie est le plus bas". Ce qui "diffère légèrement de celle retenue dans d'autres publications statistiques, notamment émanant de l'Insee", du propre aveu de la Drees. En s'appuyant sur cette méthode et sur les données de 2018, les personnes appartenant à un ménage considéré comme modeste par Bercy ont moins de 1179 euros pour vivre chaque mois.
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