La faculté alsacienne prévoit "une troisième semaine de congés" début janvier et une semaine de cours en distanciel en février.Ses dépenses en énergie et électricité ont bondi de trois millions d'euros en un an.De leur côté, les syndicats y voient une "entorse au principe de continuité du service public".
Au début du mois, ce sont 30 piscines qui annonçaient fermer à cause de l'envolée des prix de l'énergie, avant que l'exploitant n'indique finalement qu'elles allaient toutes rouvrir. C'est désormais l'université de Strasbourg qui vient d'informer ce lundi, par la voix de sa présidence, qu'elle fermera ses portes deux semaines supplémentaires cet hiver pour faire des économies d'énergie, une option critiquée par les organisations syndicales.
"Une troisième semaine de congés de Noël début janvier et une semaine complète de cours en distanciel en février" vont être mises en place, a détaillé Michel Deneken, le président de la faculté alsacienne, dans une vidéo adressée aux étudiants et publiée sur YouTube. La rentrée initialement prévue le 3 janvier 2023 aura finalement lieu le 9 janvier, au terme d'une semaine de fermeture administrative, sans qu'aucun enseignement ne soit assuré.
L'université, qui comptait près de 57.000 étudiants en 2020-2021, voit sa facture énergétique exploser. Ses dépenses d'électricité, gaz et chauffage sur réseau sont passées de 10 millions d'euros en 2021 à 13 millions d'euros en 2022, après qu'un budget rectificatif a accordé une rallonge de 1,5 million d'euros supplémentaires. Pour 2023, 20 millions d'euros ont été inscrits au budget prévisionnel.
"Le coût de l'énergie s'envole de plus en plus chaque jour"
Sur les deux semaines de fermeture décrétées, les personnels, "sauf cas exceptionnels justifiés", seront amenés à assurer leurs activités depuis leur domicile, en télétravail, a ajouté le président, comme le rapporte France 3 Régions. "Nous serons néanmoins attentifs à maintenir ouverte une bibliothèque pour permettre aux étudiantes et étudiants de travailler et préparer leurs examens", a-t-il toutefois ajouté.
Parmi les autres mesures d'économie, le chauffage, fixé à 19°C comme le recommande le gouvernement, sera allumé "le plus tard possible" et une campagne de communication sera déployée "en faveur des éco-gestes pour une planète plus durable", a également affirmé le président de la faculté. "Le coût de l'énergie (...) s'envole de plus en plus chaque jour", a-t-il encore souligné, rappelant que l'établissement devait "prendre sa part dans la transition écologique".
À moyen et long terme, Michel Deneken souhaite "travailler à quatre nouvelles chartes", sur la mobilité, l'achat, l'immobilier et le numérique responsables, mais aussi "améliorer la performance énergétique de notre patrimoine universitaire bâti", relate Actu.fr. Un projet de rénovation chiffré à 500 millions d'euros, "ce qui est largement hors de portée de l’établissement" tant que l'État ne prévoir pas d'y investir massivement, a-t-il reconnu.
Des "alibis" pour couvrir des "restrictions budgétaires"
"Les fermetures administratives constituent une entorse au principe de continuité du service public", a dénoncé dans un communiqué le syndicat Fédération syndicale unitaire (FSU). "L’écoresponsabilité et les vertus de la sobriété - que les syndicats de la FSU soutiennent - ne sauraient devenir des alibis pour valider des politiques de restrictions budgétaires que l’Université de Strasbourg est toujours plus prompte à anticiper qu’elle n’est disposée à contester", a-t-il affirmé, demandant plus de transparence sur les économies réalisées par la faculté.
Les activités de recherche pourraient selon lui pâtir de ces mesures, avec un moindre accès aux laboratoires. La FSU estime que ces mesures reviennent à un "télétravail imposé" pour certains personnels, et conduiront à faire peser sur les salariés "des frais de chauffage et d'électricité qui devraient être à la charge de l'employeur".
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