Face à la hausse galopante des prix, le Smic devrait être, de nouveau, revalorisé automatiquement en août ou septembre, a annoncé vendredi l'Insee.Pour rappel, le salaire minimum a déjà augmenté de 2,65% le 1er mai dernier.
Où s'arrêtera l'inflation ? Du fait d'un contexte international tendu et de multiples pénuries, les prix s'envolent ces dernières semaines. Ce n'est d'ailleurs pas prêt de s'arrêter puisque l'inflation devrait continuer d'accélérer pour atteindre 6,8% sur un an en septembre en France. Conséquence directe, le Smic devrait, lui aussi, être rehaussé. "Notre prévision d’inflation conduirait à une nouvelle revalorisation automatique du Smic pendant l’été ou au début de l'automne", note l'Insee dans sa note de conjoncture publiée ce vendredi 22 juin. Il s'agirait de la deuxième hausse automatique depuis le début de l'année civile - après celle de 2,65% constatée le 1er mai dernier - en plus de la traditionnelle revalorisation annuelle du 1er janvier.
Une quatrième hausse en moins d'un an
Plus précisément, "ce qui va compter, c’est l’évolution de l’indice des prix de juin par rapport à celui de mars qui a servi de référence à la revalorisation du 1er mai", a expliqué Julien Pouget, chef du département conjoncture de l'Institut, tablant sur un coup de pouce le 1er août ou le 1er septembre. "On aura une idée le 30 juin, quand l'Insee publiera l’indice provisoire de juin", a-t-il ajouté, avant une confirmation mi-juillet avec l'indice définitif. "Notre prévision (sur cette hausse sur trois mois) est autour de 2%", a-t-il précisé. "Soit c’est moins de 2% et auquel cas la revalorisation aurait lieu en s'appuyant sur l’indice de juillet (et donc au 1er septembre), soit c'est plus de 2% et la revalorisation du Smic sera le 1er août", conclut l'économiste.
Du fait de la progression du Smic, des accords salariaux et de "la relative bonne tenue de l'emploi", les salaires nominaux "continueraient d'accélérer" en 2022 mais "les salaires réels, érodés par la hausse des prix, seraient beaucoup moins dynamiques". En termes réels, le salaire moyen par tête (SMPT, qui tient compte des heures supplémentaires et des primes) diminuerait au deuxième trimestre (–0,4%) et au troisième (–0,3%) mais augmenterait à nouveau au dernier (+0,6%) avec l'atténuation de l'inflation. De même, l'emploi salarié ralentirait (+200.000 créations nettes prévues en 2022 après +855.000 en 2021), même s'il permettrait au taux de chômage de continuer à baisser (7% fin 2022 contre 7,4% fin 2021).
Pour l'heure, le Smic mensuel, pour un temps plein, s'établit à 1645,58 euros bruts et 1302,64 euros nets.