IMPORTATIONS - L'économie française a globalement résisté à la crise sanitaire, certains indicateurs restent au rouge. Comme le fait remarquer François Asselineau, notre déficit commercial a atteint des niveaux jamais vus. L'imputer à l'euro tel qu'il le fait se révèle très contestable.
En optant pour la stratégie dite du "quoi qu'il en coûte", le gouvernement a cherché à soutenir au maximum l'économie durant la crise sanitaire. Une stratégie qui s'est révélée plutôt efficace, malgré des déficits publics qui se sont encore largement creusés. Alors qu'il souhaite à nouveau se présenter à l'élection présidentielle, le président de l'Union populaire républicaine François Asselineau s'est arrêté ce samedi sur un indicateur précis : la balance commerciale française.
"En novembre 2021, le solde de notre commerce extérieur a été de -9 Mds€", a indiqué l'ancien haut fonctionnaire. "Du jamais vu depuis Vercingétorix !" Il rebondit sur ce chiffre pour vanter son projet de Frexit, puisqu'à ses yeux "le responsable n°1 est l'euro, trop cher pour notre compétitivité". Une situation, conclut-il, qui "ne fait que s'aggraver".
La France fait pâle figure comparée à l'Allemagne
François Asselineau souligne à raison que la balance commerciale enregistrée en novembre a atteint des niveaux historiques. Ce sont les douanes, en charge d'établir des rapports mensuels, qui viennent en ce début d'année de le rapporter. "En moyenne mobile sur trois mois, le solde extérieur de biens recule de nouveau fortement en novembre 2021 et atteint -9,0 milliards d’euros, le niveau le plus bas jamais atteint. Orientées à la hausse depuis le début de l’année, les importations ont progressé encore plus fortement ces deux derniers mois pour atteindre un niveau record en novembre 2021", indiquent-elles.
Si le patron de l'UPR voit juste sur la dimension jamais vue de ces chiffres, l'analyse des causes qu'il en tire se révèle largement soumise à caution. En effet, notre voisin allemand enregistre pour sa part des résultats impressionnants, parmi les meilleurs au monde en la matière. Les exportations se portent très bien outre-Rhin, portées notamment par une industrie automobile très puissante. L'Irlande, les Pays-Bas, l'Italie, par ailleurs, exportent également davantage qu'ils n'importent. Or, ces pays partagent avec la France une même monnaie, l'euro. Ils se trouvent par ailleurs soumis à des contraintes similaires à celles de la France, une absence d'hydrocarbures dans leur sous-sol par exemple.
Pour expliquer la situation critique observée en France, la fiscalité des entreprises est souvent avancée, nuisant à la compétitivité. Autre élément mis en avant : les orientations politiques des dernières décennies, qui ont conduit à un délitement du tissu industriel français. L'économiste Georges Nurdin cible "trois causes majeures, hélas, structurelles", à savoir
"la faiblesse des Entreprises de Taille Intermédiaire (ETI)", la "faiblesse dans le domaine des véritables innovations technologiques", et enfin un problème dans "la stratégie internationale d’entreprise", les produits français souffrant d'un positionnement dans "le milieu de gamme" qui se révèle préjudiciable. Des lacunes qui ne sont pas nouvelles puisque la balance extérieure de la France est déficitaire depuis maintenant 15 ans.
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