Livraison de courses à domicile : pourquoi les "dark stores" sont au cœur des crispations

C. D. A. avec AFP
Publié le 14 août 2022 à 12h07, mis à jour le 14 août 2022 à 12h59
JT Perso
Comment désactiver votre Adblocker
  • Cliquez sur l'icône de votre Adblocker installé dans votre navigateur. En général elle se trouve dans le coin supérieur droit de votre écran. Si vous utilisez plusieurs adblockers, veillez à bien tous les désactiver pour pouvoir accéder à votre vidéo.
  • Suivez les instructions indiquées par votre Adblocker pour le désactiver. Vous devrez peut-être sélectionner une option dans un menu ou cliquer sur plusieurs boutons.
  • Lorsque votre Adblocker est désactivé, actualisez votre page web.
  • Remarque : Si vous utilisez le navigateur Firefox, assurez-vous de ne pas être en navigation privée.
adblock icone
Un bloqueur de publicité empêche la lecture.
Veuillez le désactiver et réactualiser la page pour démarrer la vidéo.

Source : JT 20h Semaine

Un projet d'arrêté ministériel pourrait légaliser les "dark stores", ces entrepôts ouverts par les acteurs de la livraison rapide de courses à domicile.
La perspective inquiète la mairie de Paris, qui tente de les réguler.

Le gouvernement prévoit de régulariser les "dark stores". C'est en tout cas ce que laissent entendre un projet de décret et un projet d'arrêté en cours d'élaboration. Selon le ministère délégué à la Ville et au Logement, ils visent à "mieux encadrer le développement des dark stores, dark kitchen" et "clarifier le statut de ces locaux". 

Une nouvelle qui contrarie la mairie de Paris. Voilà plusieurs mois que la capitale hausse le ton contre ces entrepôts fantômes, des lieux ouverts par les acteurs de la livraison rapide de courses à domicile, considérant qu'ils ne respectent pas les règlementations en matière d'urbanisme. Emmanuel Grégoire, premier adjoint PS à la mairie de Paris, chargé de l'urbanisme, a tweeté samedi son "inquiétude" et son "incompréhension"

Ces "dark stores" sont considérés par la mairie comme des entrepôts, alors que les locaux dans lesquels ils ont été installés sont le plus souvent des locaux commerciaux. Or, entrepôts et commerces n'ont pas les mêmes impacts en matière de nuisance et d'animation de quartier. Et nombreux sont les riverains qui se plaignent des désagréments générés, notamment par le va-et-vient des livreurs, à scooter ou à vélo.

Au-delà des nuisances, en achetant de nombreux locaux commerciaux, la municipalité redoute que ces marques participent à l'inflation immobilière, et fassent de l'ombre aux commerces de proximité. D'autant que les conditions de travail de ces livreurs sont régulièrement pointées du doigt.

"Une intense campagne de lobbying s'est jouée"

Emmanuel Grégoire, premier adjoint (PS) à la mairie de Paris

Dans Le Parisien, Emmanuel Grégoire dénonce "une intense campagne de lobbying". L'élu de la capitale assure qu'avec cet arrêté, "un simple point de collecte suffira pour être considéré comme un commerce" et craint que les "dark stores" échappent ainsi aux réglementations mise en place par la ville.

Un texte "pas définitif"

Il demande "au gouvernement de suspendre ce projet et de convoquer une réunion de travail spécifique sur ce sujet avec France Urbaine et les grandes villes concernées". Mais le ministère assure que ce texte n'est "pas définitif" et fait l'objet d'une "concertation".

Le projet "a été soumis en juillet à la consultation des différentes parties prenantes (collectivités locales et professionnels concernés). Cette consultation a permis de recueillir les premiers retours et les différentes propositions des parties prenantes sur le texte", selon la même source.

"Dans les prochaines semaines, le travail d'adaptation du texte et de concertation des acteurs concernés va se poursuivre afin de concilier au mieux les différents enjeux", a-t-on ajouté.

Lire aussi

En juin, la mairie de Paris avait annoncé vouloir infliger, d'ici début juillet, les premières pénalités financières aux "grands acteurs" de la livraison de courses rapides à domicile. Dans Le Parisien, le bras droit d'Anne Hidalgo a précisé qu'"une cinquantaine de procès-verbaux sont en attente d’une instruction par le tribunal". Les dark-stores non-autorisés risquent une astreinte financière de 500 euros par jour et de 25.000 euros maximum par entrepôt.

La capitale compterait désormais, selon Emmanuel Grégoire, une centaine de ces commerces, qui ont connu un essor depuis les restrictions de déplacement dues à l'épidémie de Covid-19. En 2021, ces plateformes ont connu une croissance de 86%, portant leur chiffre d'affaires à 122 millions d'euros. Pour autant, selon l'Institut de Recherche et d'Innovation, seulement 1,7% des Français, et 13% des Parisiens, y ont eu recours cette année-là.


C. D. A. avec AFP

Tout
TF1 Info