SUCCÈS - Pour que Paris ne soit pas vidé de ses habitants au profit des touristes, la mairie de Paris se mobilise. Suite au durcissement des règles en matière de logements meublés, le nombre d'annonces publiées sur les plateformes de location aurait visiblement diminué. Ce dont se félicite Ian Brossat, adjoint (PCF) à la mairie de Paris chargé du logement.
Depuis quelques temps, les règles se durcissent pour les propriétaires de meublés touristiques. Pour éviter la trop forte multiplication de ces appartements au détriment de logements durables destinés aux Parisiens, la mairie de Paris mène une politique offensive contre les propriétaires peu scrupuleux. Et selon Ian Brossat, adjoint (PCF) à la mairie de Paris chargé du logement, celle-ci a porté ses fruits. Le site de location Airbnb aurait vu le nombre de ses annonces diminuer de 11,8 % depuis le mois de septembre. "Des propriétaires ont décidé de remettre leur logement en location traditionnelle. Notre travail de régulation porte ses fruits. Bonne nouvelle", déclare-t-il dans un tweet.
Baisse de 11% des annonces sur Airbnb depuis septembre. Des propriétaires ont décidé de remettre leur logement en location traditionnelle. Notre travail de régulation porte ses fruits. Bonne nouvelle. https://t.co/92s9mk9WKX — Ian Brossat (@IanBrossat) 26 décembre 2017
Airbnb assume totalement de ne pas respecter la loi
Ian Brossat
Si Airbnb nie ce chiffre auprès du Parisien, Ian Brossat, contacté par LCI, affirme qu'il a été calculé grâce à "un logiciel de scraping", qui permet de "calculer le nombre d'annonces présentes sur un site internet". "Il n'y a donc pas de doute sur une baisse du nombre d'annonces sur leur site." Selon lui, des gens, "qui étaient peut-être tout à fait honnêtes et qui ne connaissaient pas la règlementation", ont préféré retirer leur annonce.
"Airbnb assume totalement de ne pas respecter la loi", signale Ian Brossat. Comme lui, quatre sites - Homeaway, Paris Attitude, Sejourning et Windu - ont été mis en demeure par la mairie de Paris pour héberger des annonces ne comportant pas de numéro d'enregistrement, à obtenir après une déclaration en ligne et obligatoire depuis le 1er décembre. "Le problème, c'est que dans la loi de la République numérique, aucun décret d'application ne prévoit de sanction pour les plateformes", regrette Ian Brossat.
Booking.com en revanche, s'est engagé à collaborer avec la mairie de Paris. Le site, qui dit à LCI "comprendre les mesures engagées malgré le handicap commercial" qu'elles engendrent pour lui, a contacté ses utilisateurs "un à un" pour s'assurer qu'ils étaient bien en règle. " Les personnes qui nous ont signifié qu'elles ne souhaitaient pas se mettre en conformité ont vu leur annonce supprimée de notre site", indique Booking.com. La plateforme aurait ainsi retiré depuis le 1er décembre environ 20% des logements mis en location.
L'étau s'est resserré
Ian Brossat
Il faut dire que pour les loueurs, "l'étau s'est resserré, le règlement est monté en puissance", assure l'adjoint d'Anne Hidalgo. Depuis 2014 et l'entrée en application de la loi Alur, un propriétaire qui transforme une habitation classique en appartement touristique meublé doit s'acquitter du principe de compensation. En bref, pour compenser les mètres carrés affectés à cet usage, il doit transformer un local commercial ou un bureau en habitation classique. Et ce, dans le même arrondissement. A cela s'ajoute l'interdiction de louer un logement plus de 120 nuitées par an et l'obligation de déclarer son logement à l'administration.
Pour veiller au respect des règles, la mairie de Paris a décidé de mettre les moyens. L'équipe chargée de visiter les logements suspectés de ne pas être en conformité est en effet passée de 20 à 25 personnes en 2016, et devrait passer à 30 personnes en 2018. "Nous organisons même des opérations coup de poing dans certains quartiers", souligne Ian Brossat. Grâce à ces dispositifs renforcés, la justice a attribué depuis janvier 2017 plus d'un million d'euros d'amendes, contre 300.000 en 2016. "Notre objectif, c'est de faire en sorte que les règles soient respectées pour protéger le logement", explique l'adjoint. Et les locataires. Et les hôteliers.
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