Stéphane Richard a annoncé, mardi, renoncer à sa rémunération exceptionnelle pour son départ d’Orange.Elle s’élevait à 475.000 euros bruts.Le PDG a été contraint de quitter ses fonctions après sa condamnation, en novembre, dans l’affaire Tapie/Crédit Lyonnais.
Le montant avait largement fait parler. À la tête du groupe depuis 12 ans, le PDG d’Orange, Stéphane Richard, a annoncé mardi dans un communiqué renoncer à sa rémunération exceptionnelle de 475.000 euros bruts au titre de 2022, soit environ quatre mois de son salaire annuel.
La somme, qui devait être proposée lors de sa dernière assemblée générale le 19 mai prochain, avait été "motivée par le niveau global de la rémunération de Stéphane Richard depuis 2010, par la volonté de compenser l’absence de tout dispositif de retraite ainsi que de souligner l’esprit de collaboration permanent dans lequel il a accompagné le processus de succession rigoureux", détaille le texte.
Une rémunération "injustifiée"
Toutefois, le PDG d’Orange a renoncé à cette somme "face à l’incompréhension de certains actionnaires qui considèrent que cette attribution n’est pas conforme aux principes qui doivent s’appliquer à la rémunération des mandataires sociaux". Au début du mois, les "proxy advisors" d’Orange, des agences de conseil qui soufflent à l’oreille des grands actionnaires, avaient recommandé de voter contre cette rémunération, estimant le geste "injustifié".
Au cœur de ce refus : la condamnation de Stéphane Richard, en novembre 2021, par la cour d’appel de Paris à un an d’emprisonnement avec sursis et 50.000 euros d’amende pour complicité de détournement de fonds publics dans l’affaire de l’arbitrage controversé entre Bernard Tapie et le Crédit Lyonnais. En 2018, le ministre de l’Économie Bruno Le Maire avait prévenu qu’en cas de condamnation, le PDG devrait remettre son mandat, l’État étant le premier actionnaire du géant français des télécoms, à hauteur de 20% du capital de l’entreprise.
Une nouvelle nomination contestée
Mais depuis sa condamnation, Stéphane Richard a joué les prolongations. Une première fois fixé au plus tard au 31 janvier, son départ a finalement été repoussé au 4 avril jusqu’à l’arrivée de Christel Heydemann, nommée fin janvier directrice générale. Il reste également président non exécutif d'Orange jusqu’à l’assemblée générale du 19 mai, soit le terme initial de son mandat.
Cette assemblée doit également entériner la nomination à ce poste de Jacques Aschenbroich, actuellement à la tête de Valeo, et dont la candidature a été soutenue par l’État français. Cette décision est toutefois contestée par les "proxy advisors" qui pointent le risque de cumul des mandats, alors que Jacques Aschenbroich conservera la présidence de Valeo potentiellement jusqu’à la fin de l’année et occupera deux sièges d’administrateur chez BNP Paribas et Total.
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