Stations à sec : les tournées des éboueurs maintenues, mais inquiétude sur les stocks de carburants

Publié le 12 octobre 2022 à 18h56, mis à jour le 14 octobre 2022 à 12h16
Stations à sec : les tournées des éboueurs maintenues, mais inquiétude sur les stocks de carburants

Les problèmes d'approvisionnement de carburants impactent de nombreux secteurs économiques.
Du côté des éboueurs, les différentes entreprises qui collectent les déchets pour le compte des collectivités ont des stocks privés.
Dans certaines régions cependant, les cuves seront bientôt vides.

La pénurie d'essence a des conséquences en cascade. Alors que les problèmes d'approvisionnement de carburants impactent de nombreux secteurs économiques, les éboueurs ont pour le moment continué à assurer le ramassage des ordures des différentes communes. Mais tandis que la grève perdure, les stocks privés qui ont permis aux entreprises de fonctionner jusque-là, pourraient ne plus suffire.

Un service public essentiel mais pas prioritaire

L'interrogation est notamment forte du côté du groupe Derichebourg, qui assure la collecte des ordures ménagères de communes un peu partout en France. Sur chaque site, des cuves de 5000 litres qui sont réapprovisionnées régulièrement permettent à l'entreprise de fonctionner. Mais suite à la grève, les stocks privés commencent à être épuisés, en particulier dans la région Ile-de-France, en dehors de Paris. 

"Ça va devenir tendu, on ne tiendra pas une semaine", fait-on savoir au sein du groupe. De même pour urbaser environnement qui constate des problèmes d'approvisionnement à Lille, Reims ou Chinon, l'entreprise regrettant de ne pas faire partie des véhicules prioritaires.

Des stocks pleins, pour le moment

Ailleurs en France et au sein d'autres sociétés, les stocks semblent pour l'instant tenir. Pour Pizzorno Environnement, présent notamment dans le sud et dans les régions à l'est du pays, les citernes sur les lieux d'exploitation et la diversification des fournisseurs de gazole lui permettent de continuer à fonctionner, sans baisser ni même arrêter le ramassage de déchets des différentes communes.

Au sein d'autres groupes, des ajustements ont été faits sans que cela impacte les tournées. Dans le Puy-de-Dôme, vers Clermont-Ferrand par exemple, les camions de toutes petites agences ont dû aller se ravitailler dans les grandes structures, qui disposent de cuves. De même, dans l'Oise, des petits transporteurs qui faisaient habituellement leur plein au sein des stations essence se sont finalement tournés vers des opérateurs privés, qui détiennent encore des stocks de gazole.

Mais cela a un coût. À Montargis, dans le Loiret, les collectes d'ordures devaient être stoppées ce lundi 10 octobre, faute de carburants. Finalement, France Bleu rapporte que le syndicat mixte de ramassage et de traitement des ordures ménagères a trouvé de quoi remplir ses camions au prix fort. Un opérateur privé lui a facturé les 7000 litres de gazole achetés, 2,09 euros le litre.

Les entreprises sont néanmoins obligées de se plier à de tels tarifs, faute de mieux. Car la collecte des déchets reste un enjeu de salubrité publique. "Contractuellement, on est tenu à des collectes", rappelle Derichebourg, qui tente de voir avec les collectivités locales d'Ile-de-France pour maintenir à tout prix ce service public. Quitte à réduire ou à optimiser au mieux les tournées pour le moment, tout en espérant que le retour à la normale promis par le gouvernement se concrétise dans les prochains jours.


Aurélie LOEK

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