L'Irak, l'Algérie, l'Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, Oman et le Koweït ont fait savoir dimanche qu'ils comptaient réduire dès le mois prochain leur production de pétrole.Une "mesure de précaution" destinée à stabiliser le marché selon eux, et qui a immédiatement provoqué une envolée du prix du baril.En octobre, les pays de l'Opep+ avaient déjà annoncé une coupe importante de production.
Depuis octobre 2022, jamais une telle baisse de production n'avait été envisagée. Plusieurs géants pétroliers ont annoncé dimanche d'importantes coupes de production de pétrole en mai, défendant une "mesure de précaution" visant à stabiliser le marché. L'Irak, l'Algérie, l'Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, Oman et le Koweït ont fait savoir qu'ils réduiraient leur production d'environ un million de barils par jour (bpj) au total, dès le mois prochain et jusqu'à la fin de l'année. Une annonce surprise dont les effets se répercutent déjà sur les prix des barils.
Dans le détail, Ryad va réduire sa production de 500.000 bpj, l'Irak de 211.000 bpj, les Émirats de 144.000 bpj, le Koweït de 128.000 bpj, l'Algérie de 48.000 bpj et Oman de 40.000 bpj, ont déclaré chaque pays via leurs agences de presse officielles respectives. Ces baisses ont lieu "en coordination avec certains pays membres de l'Opep (Organisation des pays exportateurs de pétrole, NDLR) et non membres de l'Opep", selon le ministère algérien de l'Énergie. De son côté, Moscou, membre de l'Opep+ qui recoupe les producteurs de l'Opep ainsi que leurs alliés, a pour sa part annoncé prolonger la réduction de sa production de pétrole brut de 500.000 bpj jusqu'à la fin de l'année, selon un communiqué du vice-Premier ministre chargé de l'Énergie, Alexandre Novak, qui évoque une période d'"incertitude" sur le marché de l'or noir.
Le prix du pétrole en hausse de près de 6%
Les effets de cette annonce inattendue ne se sont pas fait attendre : les prix du pétrole ont bondi ce lundi à près de 6% dans les premiers échanges en Asie. Le prix du baril de WTI américain grimpait de 5,74% à 80,01 dollars et celui du baril de Brent de la mer du Nord de 5,67% à 84,42 dollars ce lundi matin.
En octobre dernier, les pays de l'Opep+, qui recoupe les producteurs de l'Opep ainsi que leurs alliés, avaient déjà indiqué réduire leur production de pétrole à deux millions de bpj, la plus importante réduction depuis le début de la pandémie de Covid-19. La nouvelle coupe annoncée dimanche "intervient après que les prix du pétrole ont atteint en mars leur plus bas niveau en deux ans (...) à moins de 80 dollars pour le baril de Brent, un niveau inacceptable pour les membres de l'Opep+", explique à l'AFP Ibrahim al-Ghitani, expert du marché pétrolier, basé aux Émirats. Les réductions "changeront les mécanismes du marché et soutiendront les prix au-delà de leur niveau actuel", assure-t-il.
Cette nouvelle baisse de la production a été décidée malgré des appels des États-Unis à augmenter le nombre de bpj, sur fond d'inflation galopante alors que la Chine, le pays le plus gourmand en or noir, rouvre son économie après s'être repliée sur elle-même pendant la pandémie de Covid-19.
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