EMPLOI - Le président du Medef Pierre Gattaz a suggéré jeudi que la France sorte de la convention 158 de l'Organisation internationale du travail (OIT) qui oblige à justifier un licenciement, afin de lever la crainte de l'embauche chez les chefs d'entreprises.
Le président du Medef prend l’habitude des annonces qui choquent. "Les chefs d'entreprise, quand ils peuvent embaucher, craignent de se trouver devant les prud'hommes s'ils rompent le contrat. C'est un des principaux freins à l'embauche", a déclaré Pierre Gattaz dans une interview accordée vendredi au journal L'Opinion .
"Reste que pour lever le frein juridique, il faut sortir de la convention 158 de l'Organisation internationale du travail qui nous oblige à justifier les motifs du licenciement. Tant qu'on aura cette contrainte supranationale, peu importe le contrat, le fond du problème ne sera pas traité", estime le chef de l'organisation patronale. Autrement dit, le patron des patrons plaide pour la possibilité de licencier sans motiver les motifs du renvoi.
Flexibiliser le marché du travail
"Nous avons signé en 1982 cette convention, très peu de pays l'ont ratifiée, l'Allemagne ne l'a pas fait", a-t-il poursuivi, estimant que "la flexibilité du marché du travail est un sujet prioritaire pour débloquer notre économie".
Première à dégainer contre cette idée forcément polémique, la ministre de la Fonction publique, Marylise Lebranchu, a qualifié "d’erreur, très conservateur et un peu archaïque" l'appel du président du Medef. Pour elle, l'absence de créations d'emploi en dépit des mesures d'aides aux entreprises telles que
le CICE
, "c'est peut-être ce qui gêne M. Gattaz, alors il essaie de trouver une autre raison pour laquelle il n'y a pas eu de créations d'emploi..."