LOGEMENT - Une enquête de l'Insee publiée ce mardi met en évidence un accès à la propriété en recul en France depuis trente ans, et des inégalités accrues entre les différentes catégories de ménages.
Le fossé se creuserait-il entre locataires et propriétaires ? C’est ce que tend à montrer l’enquête "Les conditions de logement en France", menée de juin 2013 à juin 2014 et publiée ce mardi par l’Insee. On y apprend notamment que les ménages qui ne sont pas propriétaires ont aujourd'hui moins de chances de le devenir, étant plus pauvres qu'il y a trente ans comparé au reste de la population. La catégorie des locataires "s'est progressivement vidée des ménages les plus aisés qui ont pu accéder à la propriété", résume l’étude.
Aujourd’hui, les locataires sont davantage confrontés à des prix de l'immobilier élevés. En parallèle, leurs dépenses de logement (loyers, charges, chauffage, taxe d'habitation) "ont fortement augmenté depuis 1984", en particulier dans le parc privé, mais aussi dans le logement social, "tandis que leur revenu moyen est resté quasi stable".
L'aide financière de la famille devenue fréquente
L’accroissement des inégalités entre les différentes catégories de ménages est particulièrement notable entre ceux que leurs parents peuvent aider et les autres, car l'aide financière de la famille est devenue fréquente. De même, le revenu, la nécessité d'avoir deux apporteurs de ressources et un emploi stable "sont devenus des conditions plus prégnantes".
La dernière édition de cette enquête triennale réalisée depuis 40 ans révèle en outre, que le montant de l'apport personnel représente aujourd’hui environ le tiers du montant de l'achat, contre 15 % auparavant. Conséquence ? La probabilité de devenir propriétaire est plus élevée pour les ménages appartenant à la moitié la plus aisée de la population.
Autant de facteurs qui expliquent que le taux d'accès à la propriété a reculé depuis 2001, passant de 14 % à 11,4 %, bien que le taux de propriétaires (58 %), lui, soit en hausse depuis 30 ans dans l'Hexagone.
Le prix d'achat d'un logement équivalent à 4,7 ans de revenu
Par ailleurs, si la baisse des taux d'intérêt et l'allongement des durées d'emprunt ont renforcé la capacité d'achat des ménages, ces deux facteurs "n'ont qu'en partie compensé la hausse des prix". Entre 1996 et 2016, les prix à la consommation ont augmenté de 31 %, le revenu disponible brut par ménage de 40 % et les loyers de 46 %, tandis que le prix des logements anciens était, lui, multiplié par 2,5.
Pour un accédant récent à la propriété, le prix d'achat d'un logement représente 4,7 années de revenu en 2013 contre 3,3 ans à la fin du siècle dernier. En 2013, 4,5 % des locataires étaient en situation d'impayé de loyer ou de charges, tandis que 11,5 % des accédants avaient des difficultés à rembourser leur emprunt.
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