FAILLES - D'après une étude publiée mercredi par Pôle emploi, 9,3% des offres d'emploi publiées sur son site sont contraires à la législation. L'opérateur public rappelle toutefois que "c’est l’employeur qui est responsable du contenu de l’offre qu’il publie". Détails.
Quelque 7,4 millions annonces ont transité par le site de Pôle emploi en 2016. Mais selon une enquête publié par l’opérateur public, près d’une offre d’emploi sur dix est "non-conforme au cadre légal". Dans le détail, Pôle emploi a analysé un échantillon de 4770 offres le 20 juin dernier. Et elles étaient 9,3% à ne pas être conformes à la législation.
Dans la grande majorité des cas, ce sont des incohérences de rédaction qui rendent ces offres illégales. Il peut s’agir d’annonces exigeant "5 ans d’expérience professionnelle" mais mentionnant que "les débutants sont acceptés". Ou d’offres contraires à la législation sur les CDD (0,8 %, "CDD avec possibilité de prolongation en CDI" par exemple), sur les discriminations (0,4 %, ex : "poste étudiant"), ou encore attentatoires aux libertés des demandeurs d’emploi (0,5 %, ex : "casier judiciaire vierge").
Directrice des services aux entreprises chez Pôle emploi, Catherine Poux tempère : "Derrière une offre d’emploi non-conforme, il n’y a pas forcément de mauvaises intentions. Elle rappelle toutefois que "c’est l’employeur qui est responsable du contenu de l’offre qu’il publie". Les conclusions de cette étude restent toutefois bien moins alarmantes que celle réalisée en mars dernier par la CGT. A partir d'un échantillon de 1298 annonces, le syndicat français affirmait qu'une offre d'emploi sur deux était incohérente, mensongère ou illégale.
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Bientôt un nouvel outil pour détecter les contenus suspects
Et quid des offres "frauduleuses" ? Si ces dernières peuvent être rédigées correctement, elles n'ont qu'un seul objectif : escroquer les demandeurs d'emploi. Pour les détecter en amont, l'opérateur public utilise des algorithmes, notamment par mot-clef. En cas d'alerte, les offres sont contrôlées par un conseiller ou, si l'offre vient d'un partenaire, automatiquement suspendues. En cas de suspicion de fraude, les offres sont supprimées. "Sur les 30 derniers jours, nous avons évité 2.000 tentatives de fraude", souligne Mme Poux.
A noter que Pôle emploi prépare pour la rentrée un outil doté d'une intelligence artificielle capable de détecter les contenus et les comportements suspects des fraudeurs. A plus longue échéance, l'opérateur public souhaite engager une démarche de labellisation, pour se mettre "sous le regard d'un organisme certifiant qui contrôlera (ses) procédures pour s'assurer de la qualité des offres d'emploi", indique Catherine Poux.