TRAVAIL - Pôle Emploi va intensifier de 25% ses contrôles, a annoncé mercredi la ministre du Travail Elisabeth Borne. Objectif : vérifier que les chômeurs mettent tout en œuvre pour revenir à la vie active.
"Les contrôles vont s'intensifier." La ministre du Travail Elisabeth Borne a annoncé ce mercredi que les efforts de Pôle Emploi vont redoubler pour vérifier que les chômeurs mettent tout en œuvre pour revenir à la vie active. Un souhait d'Emmanuel Macron, qui a menacé mardi les demandeurs d'emploi d'une suspension de leur allocation.
"Pôle Emploi a fait de l'ordre de 400.000 contrôles en 2019. Dans les six prochains mois, ils vont faire 250.000 contrôles. C'est une augmentation de 25%, spécifiquement sur des secteurs en tension", a précisé la ministre au micro de RTL. Et d'ajouter : "Les conseillers de Pôle Emploi vont vérifier qu'un demandeur d'emploi répond à des offres, se rend à des entretiens, participe à des sessions de recrutement ou suit les formations proposées".
"Ce n'est pas un couperet"
"C'est une évaluation faite sur plusieurs mois, pas un couperet. La réponse est graduée. La première fois on peut supprimer temporairement votre allocation pendant un mois et cela peut aller jusqu'à la radiation si on recommence", a détaillé Elisabeth Borne. "C'est bien normal, alors qu'on accompagne comme on ne l'a jamais fait les demandeurs d'emploi, qu'on s'assure qu'ils cherchent effectivement du travail. Sur le quinquennat, on a investi 15 milliards d'euros dans la formation pour les demandeurs d'emploi", a-t-elle encore rappelé.
Le ministère du Travail a précisé que plus de 300.000 offres non pourvues depuis plus d'un mois seraient prochainement passées en revue. C'est d'ailleurs ce qu'a indiqué Emmanuel Macron mardi lors de son allocution aux Français. "Les demandeurs d'emploi qui ne démontreront pas une recherche active verront leur allocation suspendue", a dit le président de la République.
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600 conseillers dédiés aux contrôles
Ces contrôles seront réalisés par 600 conseillers dédiés. Actuellement, si les services de Pôle Emploi constatent un manquement de la part du demandeur d'emploi, celui-ci peut être radié temporairement ou définitivement des listes et voir le versement de son allocation suspendu ou supprimé. Les sanctions s'étalent entre une radiation d'un mois, si le demandeur d'emploi est incapable de justifier ses démarches ou qu'il refuse à deux reprises une offre raisonnable par exemple, et une radiation définitive en cas de déclaration mensongère, selon le site service-public.fr.
Du côté des syndicats, on regrette ce tour de vis dans les contrôles. "Les demandeurs d'emploi qui subissent des emplois précaires en catégorie B, C, aspirent à de vrais emplois à temps plein, a estimé sur LCI Yves Veyrier, secrétaire général de Force Ouvrière. Il faut revaloriser le travail, cela passe par la nature de ces emplois et les salaires."