TENSIONS - L'assemblée générale de Renault a lieu ce jeudi dans un climat particulièrement tendu, après la révélation, mardi par Reuters, d'un système de superbonus cachés en préparation, au profit des hauts dirigeants du groupe, dont son PDG Carlos Ghosn.
La rémunération de Carlos Ghosn, c'est un peu le sparadrap du capitaine Haddock : année après année, les polémiques qu'elle suscite collent à la peau du PDG de Renault. L'assemblée générale des actionnaires du constructeur automobile a lieu ce jeudi, à Paris, deux jours après que Reuters a révélé qu'un système de superbonus cachés, au profit du grand patron et d'autres dirigeants du groupe, était en projet. Carlos Ghosn pourrait toucher des millions d'euros supplémentaires, alors que sa rémunération officielle pourrait passer de 7,2 millions d'euros par an à... 7,06 millions.
En quoi consiste ce système de superbonus cachés révélé par Reuters ? En la création d'une société de service détenue par une fondation de droit néerlandais. Dans ce projet, les constructeurs Renault, Nissan et Mitsubishi verseraient à cette fondation 8 % des gains générés par les trois entreprises grâce à leur travail en commun. En 2016, ces gains créés par Renault et Nissan se montaient à 4,3 milliards d'euros. En 2017, l'objectif est fixé à 5,5 milliards d’euros de gains avec l'arrivée de Mitsubishi. Ce qui représente une centaine de millions d'euros qui atterriraient sur les compte de cette société de service.
Un montage qui permettrait de ne pas informer les actionnaires et ne pas pas payer de charges françaises
Selon un document élaborée par la société Ardea Partners, une société de banque d'investissement qui prodigue des conseils à Carlos Ghosn, un tiers de la somme versée à cette nouvelle société serait réservé à ce dernier ainsi qu'à cinq autres managers de l'alliance. "La nouvelle société 'NewCo', établie aux Pays-Bas, serait détenue à 100% par une fondation indépendante", indique Reuters, qui explique que ce fonctionnement permettrait d'éviter d'informer les actionnaires des constructeurs et de ne pas payer de charges sociales françaises sur les versements à cette société.
Le but de ces superbonus ? "Encourager à poursuivre les opportunités de synergies", selon le document d'Ardea Partners, qui a refusé de répondre aux questions des journalistes, tout comme Renault-Nissan.
Quelle réaction de l'État, actionnaire de Renault ?
Il sera question du salaire de Carlos Ghosn à l'Assemblée générale des actionnaires de Renault, ce jeudi après-midi à Paris. Lors de la précédente assemblée générale, en 2016, le PDG avait conservé sa rémunération de 7,2 millions d'euros, malgré l'opposition d'une majorité des actionnaires, dont l'Etat, lors d'un vote consultatif. En ajoutant son salaire versé par Nissan, Carlos Ghosn a gagné 15,6 millions d'euros pour l'année 2016, ce qui en fait le troisième patron français le mieux payé. Depuis 2012, l'État a tenté, souvent en vain, d'abaisser la rémunération du PDG.
Cette année, l'assemblée générale devra se prononcer sur un salaire de 7,058 millions d'euros, soit une baisse de 2,6%. L'assemblée générale va-t-elle approuver cette légère baisse, après les récentes révélations sur le système de superbonus cachés ?
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