L'aide ciblée sur le carburant aussi pour les "classes moyennes", assure Bruno Le Maire sur LCI

Benoit Leroy
Publié le 10 juillet 2022 à 19h29, mis à jour le 10 juillet 2022 à 21h02
Retrouvez le replay de l’émission Lenglet déchiffre du dimanche 10 juillet 2022.
Retrouvez le replay de l’émission Lenglet déchiffre du dimanche 10 juillet 2022.

Le ministre de l'Économie et des Finances était l'invité exceptionnel de François Lenglet ce dimanche sur LCI.
Le n°2 de l'exécutif confirme la fin du progressivement des aides financières à grandes échelles.
Il met également sur la table plusieurs propositions pour rééquilibrer les Comptes publics.

Le gouvernement tente de fermer le chapitre du "quoi qu'il en coûte". Mais sans trop affecter le pouvoir d'achat des Français les plus modestes. Ce dimanche 10 juillet, le ministre de l'Économie Bruno Le Maire a confirmé sur LCI que l'exécutif voulait sortir de cette doctrine, imposée par l'arrivée du Covid-19 au printemps 2020. "On a atteint la cote d’alerte. Nous n'avons pas besoin de protéger tout le monde, nous allons passer aux aides ciblées. Le quoi qu’il en coute était exceptionnel, il doit rester exceptionnel", avance-t-il face à François Lenglet, depuis les Rencontres économiques d'Aix-en-Provence.

Première mesure qui va faire les frais de ce retour à la sobriété financière, la ristourne des 18 centimes appliquée sur les carburants. Dès le 1er octobre prochain, elle sera "progressivement levée" et remplacée par une indemnité destinée aux travailleurs, confirme Bruno Le Maire. "Il faut aider les classes moyennes qui travaillent. Je serai attentif à ce que les classes moyennes puissent continuer à travailler", indique-t-il. 

Les bénéficiaires prévenus par SMS ou mail

Selon le locataire de Bercy, "un couple gagnant 3600 euros par mois et ayant deux enfants" devrait bénéficier de cette aide ciblée. "Des SMS et mails (seront envoyés, ndlr) à ceux qui y auront droit." Le détail de ces bénéficiaires sera connu après des négociations avec les parlementaires.

Toujours sur les carburants, le n°2 du gouvernement met sur la table une piste qu'il qualifie de "révolutionnaire". "Je propose que nous fléchissions l’intégralité des recettes sur carburants vers la transition écologique et avoir une taxe affectée." Ces derniers mois, les recettes fiscales liées aux carburants n'ont cessé d'agiter la classe politique, les oppositions reprochant au gouvernement d'utiliser ces taxes pour financer des mesures de pouvoir d'achat

Budget 2023 : vers une année d'austérité ?

Dès janvier 2023, c'est le "bouclier tarifaire" contre la hausse du gaz et de l'électricité qui devrait - à son tour - disparaître. "À partir du 1er janvier 2023, sur l’électricité et le gaz, je propose d’aider davantage ceux qui en ont besoin. On tiendra compte du niveau de revenu", explique Bruno Le Maire. Et ce, sans préciser comment sera construit ce barème. Cette disparition annoncée du "bouclier tarifaire", qui limite à 4% la hausse de l'électricité et du gaz, inquiète de nombreux foyers français, alors même que la Russie menace de couper ses robinets. "Une option" jugée "crédible" par Bruno Le Maire. "Notre responsabilité politique est d’anticiper les conséquences", promet-il.

Après deux années de fortes dépenses publiques, la question de leurs niveaux et d'éventuelles coupes budgétaires se fait jour. Et ce, alors que dès le mois de septembre, le gouvernement doit présenter le budget pour l'année 2023. "Le peuple est souverain, il a décidé d'un rééquilibrage des forces à l'Assemblée donc la responsabilité incombe au Parlement, il faut des propositions de réduction des dépenses", exhorte le ministre de l'Économie et des Finances. 

Bruno Le Maire veut qu'une délégation de députés et sénateurs - de tous bords - se réunissent dans les prochaines semaines, appelant les parlementaires à "se saisir des sujets et mettre en place une task force qui va repenser la dépense publique".


Benoit Leroy

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