Prix de l'électricité : un fournisseur alternatif dans le viseur du "gendarme" de l'énergie

Léa LUCAS avec AFP
Publié le 9 septembre 2022 à 12h48

Source : JT 20h Semaine

La Commission de régulation de l'énergie (CRE) a lancé une procédure en France contre un fournisseur alternatif d'électricité.
L'opérateur est soupçonné de revendre à des prix élevés une électricité nucléaire achetée bon marché à EDF.
Les investigations pourraient mener à une saisine du CORDIS et d'éventuelles sanctions.

Le "gendarme" de l'énergie tente de calmer le jeu. La Commission de régulation de l'énergie (CRE) a en effet lancé une procédure en France contre un fournisseur alternatif d'électricité, non nommé, en raison de soupçons de revente à des prix élevés d'une électricité nucléaire achetée bon marché à EDF, a-t-on appris ce vendredi, auprès de la Commission. 

"Une procédure a été lancée pour abus d’Arenh (Accès régulé à l'électricité nucléaire historique, ndlr)", soit le mécanisme par lequel les fournisseurs achètent de l'électricité nucléaire à bon marché auprès d'EDF, a expliqué la Commission de régulation de l'énergie, confirmant une information du Parisien, sans communiquer le nom de la société visée. D'après nos confrères, il s'agirait toutefois de l’opérateur Ohm Energie, fondé en 2018, qui revendique quelque 250.000 clients. 

Renforcer la surveillance des marchés

L'autorité indépendante, présidée par l'ancienne ministre Emmanuelle Wargon, soupçonne l'opérateur d'avoir acheté de l'électricité nucléaire issue de l'Arenh et de l'avoir revendue sur les marchés à un tarif supérieur. Des faits contestés par l'opérateur, qui assure n'avoir "jamais revendu le moindre kWh de l’Arenh sur les marchés", a rétorqué son président François Joubert, un ancien ingénieur d'EDF. "Ses tarifs après augmentation restent inférieurs ou équivalents à ceux de ses concurrents et (...), elle compte les maintenir tout l’hiver sans augmentation supplémentaire", a encore affirmé la société.

Les investigations de la CRE pourrait mener à une saisine du Comité de règlement des différends et sanctions (CORDIS), qui pourra ensuite décider d'éventuelles sanctions. Fin août dernier, la CRE avait annoncé renforcer sa surveillance des marchés, en appelant les fournisseurs "à adopter un comportement responsable", en pleine flambée des prix de l'énergie.


Léa LUCAS avec AFP

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