CONTROVERSE - Le PDG de Renault-Nissan a réagi ce jeudi aux révélations de Reuters concernant un supposé système de superbonus cachés en préparation au profit des hauts dirigeants du groupe.
Le patron de Renault-Nissan Carlos Ghosn a démenti ce jeudi après-midi tout projet visant à attribuer des bonus aux dirigeants de l'alliance automobile par des voies détournées, affirmant qu'il n'y avait "rien de vrai" dans des informations publiées cette semaine. L'agence de presse Reuters avait affirmé mardi que l'alliance franco-japonaise réfléchissait à un système de bonus supplémentaires pour ses dirigeants, dont Carlos Ghosn, à travers une société dédiée installée aux Pays-Bas, non soumise aux mêmes exigences de communication financière qu'une entreprise cotée en Bourse.
"Cette dépêche de presse n'est fondée sur aucune information provenant ni de l'alliance ni d'une de ses entreprises membres", a déclaré le patron de Renault-Nissan, face aux actionnaires de la firme au losange réunis en assemblée générale à Paris. "On est dans le roman", a-t-il ajouté. "Quand les gens viennent avec des idées, nous les écoutons, ce qui ne veut pas dire que nous allons les mettre en pratique", a martelé Carlos Ghosn, s'en prenant aux méthodes de l'agence de presse et disant avoir communiqué son point de vue au patron de ce média.
La rémunération de Ghosn approuvée par les actionnaires
Il s'agirait donc de créer une société de service détenue par une fondation de droit néerlandais. Dans ce projet, les constructeurs Renault, Nissan et Mitsubishi verseraient à cette fondation 8% des gains générés par les trois entreprises grâce à leur travail en commun. En 2016, ces gains créés par Renault et Nissan se montaient à 4,3 milliards d'euros. Selon un document élaboré par la société Ardea Partners, une société de banque d'investissement qui prodigue des conseils à Carlos Ghosn, un tiers de la somme versée à cette fondation serait réservé à ce dernier ainsi qu'à cinq autres managers de l'alliance.
Les actionnaires du groupe ont, de justesse, également entériné ce jeudi la rémunération de Carlos Ghosn. Lors de la précédente assemblée générale, en 2016, le PDG avait conservé sa rémunération de 7,2 millions d'euros, malgré l'opposition d'une majorité des actionnaires, dont l'Etat, lors d'un vote consultatif. En ajoutant son salaire versé par Nissan, Carlos Ghosn a gagné 15,6 millions d'euros en 2016, ce qui en fait le troisième patron français le mieux payé. Depuis 2012, l'État a tenté, souvent en vain, d'abaisser la rémunération du PDG.
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