SOCIAL – Le ministre des Comptes publics a jugé ce mardi sur RTL qu'il y avait "trop" d'aides sociales en France. Et ouvert la porte à la révision ou la suppression de certains dispositifs.
"Ce qui est certain c'est qu'il y en a trop". Le ministre des Comptes publics, Gérald Darmanin, a livré sans détour son point de vue sur les aides sociales en France. Invité sur RTL ce mardi, il a jugé nécessaire de "revoir" certains dispositifs, en particulier ceux censés favoriser le retour à l'emploi, trop peu "incitatifs" à ses yeux. Il a également pointé du doigt la superposition de dispositifs nationaux et locaux, estimant que certaines aides sociales "sont parfois contradictoires".
Gérald Darmanin a tenu à distinguer deux types de prestations. "Il y a des aides sociales aujourd'hui pour les gens qui sont cassés par la vie", a-t-il détaillé, citant les allocations handicapées et le minimum vieillesse. "Ce sont des aides sociales légitimes que nous augmenterons", en accord avec les promesses de campagne d'Emmanuel Macron. Et puis "il y a des aides sociales" attribuées lorsqu'on est "entre deux périodes d'activité, et malheureusement elles ne sont pas incitatives pour sortir de cette période d'inactivité", a estimé le ministre des Comptes publics, fustigeant même des "trappes à inactivité".
Cacophonie gouvernementale
Nous devons réfléchir "à notre système social notamment sur ce deuxième point", a insisté le locataire de Bercy, citant l'exemple de la prime d'activité, attribuée aux travailleurs à revenus modestes. "En 2016, quand elle a été créée", son coût était de "quatre milliards d'euros". "Aujourd'hui, c'est six. En deux ans, il y a eu deux milliards de prime d'activité en plus alors qu'on a une croissance économique et des créations d'emplois. Il y a un système qui fonctionne mal."
Ces déclarations surviennent alors que le gouvernement entretient le flou sur un projet de réforme des aides sociales. "A partir du moment où nous réussissons à créer des emplois dans le secteur privé [...], il peut être légitime de réduire la politique sociale sur l'emploi", avait récemment lancé le ministre de l'Economie Bruno Le Maire. "Je pense qu'il ne faut pas toucher aux prestations individuelles", lui avait répondu Gérald Darmanin, évoquant une différence de "sensibilité" avec son collègue. "Il n'y aura pas de remise en cause des aides sociales", a de son côté assuré la ministre de la Santé Agnès Buzyn.
Le gouvernement tranchera sans doute cette épineuse question dans les prochaines semaines après la remise du rapport du Comité action publique 2022 (CAP22) qui doit fournir des pistes d'économies dans la sphère publique.
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