L'usage de l'argent liquide baisse dans toute l'Europe... et surtout en France

par Cédric INGRAND
Publié le 2 décembre 2020 à 17h57
Echange de billets / Photo d'illustration
Echange de billets / Photo d'illustration - Source : iStock

CASH-CASH - Si l'argent liquide reste le moyen le plus utilisé pour les paiements dans le monde réel, son usage décline de manière régulière partout en Europe, et pourrait bientôt passer sous la barre des 50% en France.

C'est une évolution profonde des habitudes des consommateurs qu'une étude de la Banque centrale européenne met aujourd'hui en évidence. De plus en plus, nos achats délaissent les pièces, les billets, bref, l'argent numéraire, au profit des cartes bancaires mais aussi de toutes sortes de nouveaux moyens de paiement. C’est ce qui ressort du sondage publié ce mercredi, mené auprès de 20.000 consommateurs européens par la Banque centrale européenne (BCE).

Une mutation constante, mais graduelle : si le nombre et la variété de nos moyens de paiement habituels sont en constante augmentation depuis vingt ans, le cash n'est pas encore mort. Pour nos transactions dans le monde réel, et à l'échelle de l'Europe tout entière, l'argent liquide reste même aujourd'hui roi.

Sur toute l'année dernière, les consommateurs européens ont ainsi effectué 73% de leurs transactions dans les commerces physiques avec des pièces et des billets. Un usage qui concerne surtout les petites transactions :  le liquide n'y représente plus que 48% de la valeur de nos achats, et seuls 27% des sondés disent aujourd’hui le préférer aux autres moyens de paiement.

Surprise : cette désaffection pour l’argent liquide est plus prononcée encore chez nous en France, où il ne représente plus que 59% de nos transactions, et juste le quart de nos dépenses en magasins et pour les paiements entre particuliers. À l'échelle de l'UE, seuls le Luxembourg et les Pays-Bas l’utilisent moins encore.

Paiement sans contact et commerce en ligne poussent le "liquide" vers la sortie

À l'inverse, l'usage des cartes bancaires pour nos paiements en personne est passé de 19 à 24% en trois ans, représentant désormais plus de 40 % de la valeur totale de nos achats. Autre tendance à noter : l'année dernière, quatre transactions par carte sur dix se sont faites sans contact.

Ce qui fait baisser la part de l'argent liquide dans nos vies, c'est évidemment le commerce en ligne. Ici les cartes bancaires représentent une transaction sur deux, les autres s'effectuant avec d'autres moyens de paiement électronique, du porte-monnaie virtuel au prélèvement, en passant par les virements et le paiement mobile. L'évolution réglementaire ne joue pas non plus en faveur de la monnaie sonnante et trébuchante : il est désormais interdit chez nous d'utiliser de l'argent liquide pour toute transaction au-dessus de 1000 euros.

Le coronavirus a-t-il liquidé le cash ?Source : TF1 Info

Au-delà de l'année 2019, la Banque centrale européenne à voulu dès aujourd'hui étudier l'impact potentiel de la pandémie de Covid-19 sur les habitudes de paiement des consommateurs. Selon l'étude, 40% d'entre eux ont ainsi indiqué qu'ils avaient utilisé moins d'argent liquide depuis le début de l'épidémie, et confirment qu'ils comptent continuer dans cette voie après la fin de la crise sanitaire. Au-delà, les auteurs de l'étude restent prudents, difficile d'évaluer les impacts à long terme de cette année 2020 sur nos habitudes de paiement. A la BCE, on estime surtout que les résultats de l’étude confortent la banque dans ses choix : continuer à garantir partout l’accès à l’argent liquide, tout en développant pour l’avenir son projet d’Euro numérique, qu'elle pourrait lancer courant 2021.


Cédric INGRAND

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