La Commission européenne a adopté lundi de nouvelles règles pour limiter les consommations cachées des appareils électriques arrêtés ou placés en veille.À l'horizon 2025, certains d'entre eux devront baisser leur puissance dès qu'ils entrent dans ces modes.Pour les consommateurs, cela représenterait une économie de 530 millions d'euros par an, d'ici à 2030.
Qu'ils sont éteints ou en mode veille, la plupart des appareils électriques continuent tout de même à consommer de l'électricité. Les simples veilles représentent 15% de la facture d'électricité d'un ménage, selon l'Agence de la transition écologique (Ademe). Pour s'atteler au problème, la Commission européenne a décidé lundi d'adopter nouvelles règles visant à réduire la consommation de nombreux appareils électriques comme les lave-linge, les téléviseurs, les consoles de jeux, les enceintes ou encore les sèche-cheveux et les rasoirs, dès lors qu'ils sont éteints ou mis en veille.
Ces décisions devraient entrer en application à l'horizon 2025, permettant des retombées rapides : Bruxelles espère ainsi faire économiser 4 TWh d'ici à 2030, "ce qui représente près du double de la consommation annuelle de Malte", explique l'institution européenne dans un communiqué. Soit une réduction annuelle de 1,36 million de tonnes de CO2. Côté consommateurs, les factures devraient être allégées de 530 millions d'euros par an.
Diminuer les consommations cachées
Les nouvelles règles adoptées par la Commission élargissent en fait le champ d'application d'un règlement sur l'écoconception déjà existant : remontant à 2008 et mis à jour pour la dernière fois en 2013, il concerne environ 800 millions d'appareils vendus chaque année. Grâce à ces mesures, les économies d'électricité ont été estimées à quelque 33 TWh par an en 2020. Mais la Commission veut aller plus loin, en prenant en compte les progrès technologiques des appareils, pour abaisser davantage encore certaines limites de consommation sur les prochaines productions.
Jusqu'alors, les appareils en mode arrêt ne devaient pas dépasser 0,50 W, un seuil qui descendra désormais à 0,30 W. Quant au mode veille, le règlement européen continue de limiter la puissance d'un certain nombre d'appareils à 0,5 W également. Si un appareil est placé en veille mais qu'il reste connecté à un réseau, comme un routeur ou un point d’accès sans fil, le seuil maximum passe de 8 à 7 W. Du côté des appareils connectés à Internet et à des réseaux de données, il se maintient à 2 W. Si les équipements ne respectent pas cette règlementation, ils ne pourront pas afficher la mention "veille".
Un laps de temps maximum avant de basculer en veille ou en arrêt
Les nouvelles règles prévoient aussi de limiter le laps de temps avant qu'un équipement ne bascule en mode arrêt ou veille. Pour un grand nombre d'appareils non connectés à un réseau, listés dans une annexe, ce délai ne doit par exemple pas dépasser 20 minutes en règle générale - à l'exception près des machines à café, pour lesquelles il est compris entre 5 et 40 minutes, en fonction du modèle. "L’équipement peut offrir à l’utilisateur la possibilité de désactiver la fonction de gestion de la consommation d’électricité. Dans ce cas, les utilisateurs sont avertis de l’augmentation de la consommation d’énergie causée par cette action", précise la Commission dans sa décision.
De manière générale, la nouvelle réglementation souhaite aussi que les usagers puissent connaître plus facilement le nombre de minutes avant que leur appareil ne passe en mode arrêt, veille simple ou veille avec maintien de la connexion au réseau. Mais aussi le détail de sa consommation dans chacune de ces situations. Ces nouvelles règles seront publiées prochainement -"dans un futur proche" - au Journal officiel de l'UE, et entreront en vigueur dans les 20 jours suivants. Les fabricants disposeront à partir de là d'une période de transition de deux ans pour mettre leurs équipements à jour.
En attendant cette nouvelle génération de produits, l'Ademe conseille de son côté d'éteindre les appareils plutôt que de les laisser en veille, ce qui permet déjà d'économiser plus de 100 euros par an selon elle. Les multiprises à interrupteur facilitent la tâche, en atteignant plusieurs équipements à la fois. Certains équipements, comme le petit électroménager du type cafetière, machine à pain ou appareils de cuisson, peuvent même être débranchés complètement. Quant à la box Internet, elle peut consommer plus de 200 kWh par an, soit autant que le lave-linge, si elle reste allumée en continu.
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