Sobriété énergétique : la consommation française en baisse de 14% pour le gaz et 5% pour l'électricité depuis cet été

La France à l'heure de la sobriété énergétique. Ces derniers mois, avec l'embargo sur le gaz russe et les travaux de maintenance dans de nombreuses centrales nucléaires du pays, le président de la République Emmanuel Macron a appelé la population à diminuer sa consommation d'énergie. Une demande matérialisée ces dernières semaines par le "plan de sobriété énergétique" du gouvernement. Les efforts demandés aux Français, avec comme objectif la réduction de la consommation de 10% en deux ans, semblent déjà porter leurs fruits.

Avant l'arrivée de l'hiver, la consommation d'électricité comme de gaz est en baisse par rapport aux années précédentes, indique-t-on cette semaine. Mardi, le gestionnaire du réseau de transport d'électricité, RTE, a annoncé que "la diminution de la consommation d'électricité corrigée des aléas météorologiques peut aujourd'hui être estimée de l'ordre de 5% par rapport à son niveau d'avant-crise sanitaire", et ce depuis cet été. "Par rapport à la tendance du premier semestre, la diminution est de l'ordre de 3 à 4% sur le mois de septembre 2022", a précisé RTE.

Ce mercredi, la ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, a souligné que la tendance était similaire pour le gaz. La France connaît une "baisse à deux chiffres", de l'ordre de 14% depuis le mois d'août par rapport à la moyenne des cinq dernières années, a-t-elle déclaré au micro de franceinfo.

"Nous pouvons supposer que cela relève à la fois des prix qui incitent à réduire la consommation et aussi des efforts de sobriété", a précisé peu après le ministère auprès de l'AFP. Le chiffre exclut la consommation des centrales à gaz, largement mobilisées pour compenser les difficultés du parc nucléaire français.

Outre les ménages, les entreprises semblent également jouer le jeu. D'après RTE, la consommation électrique des grandes entreprises industrielles a baissé de 8 à 9% par rapport à la période pré-Covid-19. Une situation qui ne s'explique toutefois pas uniquement par les efforts de sobriété, mais aussi du fait du "ralentissement économique observé en Europe et spécifiquement (de) la hausse spectaculaire des prix de l'énergie, qui ont conduit certaines usines à arrêter ou modérer leur activité".