EXCLUSIF - Selon notre sondage OpinionWay-Tilder-LCI, une majorité de Français juge sévèrement le plan de sauvetage du site Alstom de Belfort, qui s'est conclu par l'annonce de l'achat par l'Etat de 15 TGV pour la ligne Bordeaux-Marseille. Une ligne où les trains ne peuvent pas circuler à plus de 200 km/h.
La stratégie industrielle de l'Etat est décidément loin de faire l'unanimité chez les Français, même quand elle sauve des emplois. Dernier exemple en date, ce sondage OpinionWay pour Tilder et LCI qui questionne nos compatriotes sur le plan sorti du chapeau du gouvernement pour empêcher la fermeture du site d'Astom à Belfort, où 1500 emplois directs et 3000 emplois indirects étaient menacés.
Ce plan dévoilé lundi prévoit d'investir 450 millions d'euros d'argent public (sur 700 au total), entre autres dans de nouvelles rames de trains. Parmi ces commandes : 15 rames de TGV pour la ligne Bordeaux-Marseille, où la vitesse ne peut cependant excéder pour le moment 200 km/h.
Sur le sujet, les Français semblent aussi partagés que les responsables politiques, dont certains ont dénoncé un "bricolage" du gouvernement. Une majorité des sondés (53%) estiment ainsi que cette commande publique est "plutôt une mauvaise chose" qui "alourdira la dette de l'Etat". A l'inverse, 45% d'entre eux jugent que c'est "plutôt une bonne chose", dans la mesure où l'initiative permettra de sauver les emplois de l'usine.
Parmi les Français les plus convaincus de l'utilité du plan de sauvetage, figurent ceux qui avaient voté pour François Hollande en 2012 (59% contre 39% défavorables). Les partisans de Jean-Luc Mélenchon sont quant à eux - chose qui peut surprendre - beaucoup plus réservés sur cette commande publique (51% favorables contre 47%). Les anciens électeurs de Nicolas Sarkozy et de Marine Le Pen y sont particulièrement hostiles (respectivement 65% et 67% jugent le plan de sauvetage négativement).
Irrité par les critiques, le porte-parole du gouvernement, Stéphane Le Foll, raillait mercredi les "chafouins et autres gaulois" qui critiquent l'action de l'exécutif quoiqu'il fasse. Il semblerait que les "gaulois" aient encore besoin d'être convaincus.