Les prévisions du système électrique de l'automne et hiver prochains s'annoncent meilleures que l'an dernier, selon RTE.Problème : les prix, eux, restent encore élevés.
Plus de coupures, mais des factures encore salées. Selon le gestionnaire du réseau de haute tension RTE, les prévisions du système électrique de l'automne et hiver prochains s'annoncent meilleures que l'an dernier. Les prix, en revanche, devraient encore être élevés.
RTE n'identifie "pas de risque spécifique à l'automne", a détaillé mercredi lors d'un point presse Thomas Veyrenc, directeur exécutif du pôle stratégie, prospective et évaluation de RTE. Que ce soit pour cet été, l'automne, ou l'hiver prochain, "tous les paramètres évoluent de manière favorable par rapport à l'an passé". Les raisons sont multiples : les stocks hydrauliques des barrages et de gaz sont à des "niveaux très satisfaisants", "les énergies renouvelables se développent", "le nucléaire est plus haut" et "la consommation d'électricité est toujours en baisse", selon RTE.
"Inquiétudes disproportionnées"
Pourtant, les prix demeureront élevés ces prochains mois. Cette situation est due à des "inquiétudes disproportionnées" sur les marchés, liées notamment au nucléaire français, estime RTE. Résultat : les prix de l'électricité pour la France sur les marchés spots de l'électricité (pour le lendemain) sont nettement inférieurs - 77 euros du mégawattheure (MWh) - que chez nos voisins, comme l'Allemagne (81 euros) ou l'Italie (105 euros).
La situation des marchés à terme (livraison cet hiver au 1er trimestre 2024) est en revanche plus complexe. Les prix sont inférieurs à ceux de 2022 mais restent encore très élevés, évoluant "au cours des dernières semaines et derniers mois, entre 200, 250 euros et 400 euros du MWh alors que chez les pays européens voisins, ils sont plutôt à 200 euros", a relevé Thomas Veyrenc.
Pour RTE, c'est le signe qu'"un certain nombre d'acteurs sur les marchés ont une vision trop pessimiste sur l'analyse du risque" d'approvisionnement en France. Des "inquiétudes" qui pourtant "semblent disproportionnées par rapport aux risques réels".