Taxe sur les ordures ménagères : pourquoi votre facture risque de grimper

Léa Tintillier | Reportage TF1 Valentin Depret, Bertrand Lachat, Patrick Ninine
Publié le 12 mai 2022 à 10h45

Source : TF1 Info

La taxe sur les ordures ménagères va augmenter un peu partout en France cette année : les trois quarts des collectivités locales ont prévu une hausse de 5%.
Pourquoi une telle flambée ?

Dans les rues d’Argenteuil, le ramassage des poubelles devient de plus en plus coûteux pour les habitants. En octobre prochain, la taxe sur les ordures ménagères y augmentera de 15%. Bernard, un habitant, a fait ses calculs. Sa facture passera de 214 euros à 246 euros par an. "Il faudrait que ça s’arrête un jour parce que là, ça ne va pas le faire. C’est vraiment un service qui est indispensable et on n’a pas le choix", témoigne-t-il dans le reportage du 20H de TF1 en tête de cet article. 

Mais pourquoi cette taxe flambe-t-elle autant ? Premièrement, à cause de la hausse du prix du diesel, qui fait rouler les 55 camions de l’agglomération, explique Gilbert Ah-Yu, président d’Azur, syndicat mixte de collecte et de valorisation des déchets. "En 2021, nous avions consommé un budget de 400.000 euros et pour cette année, on prévoit 525.000 euros, soit plus de 30% d’augmentation"

Et les ordures ménagères, il faut les traiter. Dans l’usine Azur, plus de 200.000 tonnes de déchets sont incinérés chaque année. Et les dépenses en énergie ont explosé. "Par exemple, sur le propane qui sert à monter en température les fours d’incinération, on est à 60% d’augmentation", poursuit Gilbert Ah-Yu. 

Selon lui, il n’y a pas d’autre choix que d’augmenter cet impôt :"La taxe des ordures ménagères représente plus de 75% de nos recettes, donc avec le reste des 25%, on a très peu de marge de manœuvre"

Les trois quarts des collectivités locales l'augmenteront

Argenteuil n’est pas un cas isolé. Cette année, les trois quarts des collectivités locales relèveront la taxe d’au moins 5%. À Toulon, elle coûtera 23 euros de plus par exemple. Ce sera 30 euros de plus par an à Vannes et 32 euros à Carpentras. 

Au-delà des surcoûts en énergie, ces agglomérations sont elles-mêmes confrontées à une taxe sur les activités polluantes pour les inciter à mieux recycler, imposée par l’État. Elle aussi contribue à faire gonfler la facture des habitants. "Malheureusement, nous sommes obligés de la répercuter sur nos administrés qui sont aussi des consommateurs", affirme Gilles Vincent, président d’Amorce, association nationale des collectivités, associations et entreprises, gestion des déchets et de l’énergie. 

Alors pour contenir ces hausses, certaines villes tentent de trouver des solutions. À Argenteuil, les itinéraires sur la collecte ont été revus. Désormais, deux fois moins de camions sillonnent les rues chaque matin. 


Léa Tintillier | Reportage TF1 Valentin Depret, Bertrand Lachat, Patrick Ninine

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