La Première ministre a annoncé samedi que le carburant pourrait être bientôt vendu à perte.Mais TotalEnergies, comme les stations indépendantes, l'excluent déjà.Ce mercredi matin, c'est au tour des grands acteurs de la grande distribution d'annoncer qu'ils ne "feront pas" de vente à perte.
La proposition ne prend pas. Après le PDG TotalEnergies, c'est au tour des acteurs majeurs de la grande distribution d'annoncer ce mercredi qu'ils ne vendront pas leur carburant à perte.
L'interdiction "de la revente à perte est un principe très important du commerce depuis 1963", a estimé Alexandre Bompard, PDG de Carrefour et président de la Fédération du commerce et de la distribution (FCD) qui représente une grande partie du secteur, lors d'une audition devant la commission des Affaires économiques de l'Assemblée nationale, ajoutant qu'"il ne faut pas ouvrir cette boîte de Pandore".
Carrefour, Intermarché, E.Leclerc opposés à la proposition
La boîte a été ouverte par Elisabeth Borne qui avait annoncé samedi dans un entretien accordé au Parisien que les distributeurs pourraient vendre de l'essence "à perte" pendant quelques mois afin de leur permettre de "baisser davantage les prix".
Mais la proposition ne semble pas faire beaucoup d'enthousiastes. En plus de Carrefour, E.Leclerc et Intermarché ont indiqué qu'ils ne "feront pas" non plus de vente à perte. Dominique Schelcher, PDG du 4e acteur du secteur Système U, a lui aussi indiqué ne pas prévoir "de faire massivement des opérations de vente à perte".
"Ce n'est absolument pas possible"
Même son de cloche du côté de TotalEnergies, dont le PDG Patrick Pouyanné a indiqué mardi soir qu'il "ne descendra pas plus bas" que le prix actuel de 1,99 euro par litre fixé dans les stations-service de son groupe en France. Le groupe pétrolier avait annoncé la semaine dernière qu'il prolongerait l'an prochain ce plafonnement dans ses 3400 stations, "tant que les prix resteront élevés".
Quant aux stations-service indépendantes, la vente à perte n'est "absolument pas possible", a expliqué Francis Pousse, président du syndicat professionnel Mobilians, sur LCI, rappelant que les gérants de stations ne font que "un ou deux centimes de marge nette". "On n'a jamais pu faire de prix coutants, alors on ne pourra pas faire de vente à perte", a clamé le syndicaliste.
Un projet de loi devait être présenté très prochainement pour permettre aux stations-service qui le souhaitent de vendre à perte.