VIDÉO - "Il est temps de faire quelque chose" : la colère des producteurs d'œufs pour obtenir un prix de vente plus élevé

par L.T. | Reportage TF1 : Julie Jeunemaître, Brieu Gorchi
Publié le 3 février 2023 à 16h34

Source : JT 13h Semaine

Pas assez rémunérés, les éleveurs de poules pondeuses sont en colère.
Ils réclament une augmentation de 1 à 3 centimes sur le prix de l’œuf.
En Bretagne, ils n’assurent plus de livraison pendant au moins deux jours.

Les œufs du jour sont encore ramassés, mais aucun ne quittera l’entrepôt. Gwenaël Carrée, éleveur de poules pondeuses, a prévenu le transporteur. "Il y a 20 palettes qui devaient partir, je leur ai dit non", lance-t-il en signe de protestation. Face à l’augmentation des charges, le poids des crédits et la menace de grippe aviaire, Gwenaël peine à joindre les deux bouts. 

Il réclame une augmentation de 1 à 3 centimes sur le prix de l’œuf. "Quand nos œufs sont payés 10 centimes et qu’on les retrouve à 30 centimes dans les rayons, il y a un peu de marge derrière nous. Et quand on est payés 10 centimes, c’est notre recette, donc il faut enlever toutes nos charges", explique-t-il. 

"1 centime par œuf, ça me paraît raisonnable"

Les éleveurs n’assureront plus de livraison pendant au moins deux jours. Un mouvement breton à l’appel de la FDSEA, le principal syndicat agricole dont fait partie Patrick Hamon, éleveur de poules pondeuses. Lui aussi a stocké sa production. "Tous ces œufs-là, 10.800 œufs par palette et il y en a 28 à l’intérieur, ne seront pas pris aujourd’hui", souligne-t-il. 

Il alerte les centres de conditionnement, intermédiaires de la grande distribution. "Il est temps de faire quelque chose, sinon ça ne sera pas deux jours qu’on arrêtera nos enlèvements, ça sera peut-être huit jours, et huit jours, croyez-moi que dans les magasins ça va se ressentir", glisse-t-il. 

Dans les rayons, le prix de la boîte a augmenté. En soutien aux producteurs, les consommateurs se disent prêts à mettre la main au porte-monnaie. "Je pense qu’avec tout ce qui augmente en ce moment, 1 centime par œuf, ça me paraît raisonnable, je pourrais le faire", affirme la cliente d’un supermarché. "Que ce soit 2,99 euros ou 3, il n’y a pas de différence pour moi", sourit un autre. "Disons que c’est un ensemble. Pourquoi pas eux ? Tout augmente", ajoute encore un autre. 

Sans oublier que les œufs se retrouvent dans bon nombre de nos achats. En France, un œuf sur deux est produit en Bretagne. 


L.T. | Reportage TF1 : Julie Jeunemaître, Brieu Gorchi

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