"Balance ton QR code" : 60 cafés et restaurants de Cambrai baissent le rideau contre le pass sanitaire

Publié le 6 août 2021 à 17h03

Source : JT 13h Semaine

CONTESTATION - Une soixantaine de restaurateurs et commerçants de la ville des Hauts-de-France ont décidé de ne pas ouvrir boutique samedi 7 août. Ils refusent d'avoir à contrôler les pass sanitaires obligatoires dans leurs établissements à partir de lundi.

Le symbole cristallise leur colère : sous l’injonction "Balance ton QR code", une soixantaine de restaurateurs et commerçants de Cambrai, dans le Nord, ont décidé de se mobiliser car ils estiment que contrôler les pass sanitaires des clients n'est pas leur rôle. Le Conseil constitutionnel vient en effet de valider l'extension de ce sésame dès lundi 9 août à certains lieux recevant du public, cafés et restaurants compris. 

Une mesure à laquelle s’opposent restaurateurs, gérants de cafés et de bar mais aussi de salles de sport de Cambrai, qui comptent ne pas ouvrir ce samedi 7 août, décrétée "journée morte" par les contestataires. Des affiches qui arborent un QR code barré d’une croix rouge sont placardées à l’entrée de la quasi-totalité des restaurants et cafés de la ville. 

"Contrôler, je pense que ce n’est pas mon métier"

Samedi, Jonathan Bachelet fermera ainsi totalement sa brasserie Le Pélican, et tant pis s'il doit y perdre une journée de chiffre d'affaires. À compter de lundi, ses pertes seront plus importantes et les contrôles obligatoires impossibles à mettre en place d’après ce gérant. "Cela va être une perte de temps, entre ceux qui ne les auront pas sur eux, ceux qui viendront en groupe d’amis et dont seuls un ou deux d’entre eux ne seront pas vaccinés, énumère le restaurateur dans le reportage en en-tête. On va devoir refuser les gens, et il y aura aussi une perte de chiffre d’affaires. Contrôler, je pense que ce n’est pas mon métier."

Presque tous les restaurateurs et patrons de bars de Cambrai comptent participer à cette opération "ville morte", soit une soixantaine de professionnels. Parmi eux, certains estiment avoir déjà fait le maximum : "Le cahier de rappel au quotidien, le gel hydro-alcoolique aux différentes entrées", détaille Christopher Dauwe, gérant de la brasserie Le Flore. Il refuse en revanche ces contrôles et le risque de recevoir une amende de 1500 euros (9000 au bout de trois récidives) s’ils ne sont pas réalisés. "À côté de ça, les grands supermarchés n’ont aucun contrôle", pointe-t-il, estimant que le dispositif actuel comporte des incohérences. 

Dans la ville, les habitants rencontrés par l’équipe de TF1 comprennent et soutiennent même cette mobilisation. "Ils vont avoir un travail supplémentaire énorme à assurer", déplore un client attablé dans une brasserie. Pas d'amalgame en revanche, les restaurateurs le martèlent : ils ne sont pas contre le vaccin. "Chacun fait ce qu’il veut, moi-même je suis vacciné, souligne Morgan Sedrue, gérant du bar Le poisson rouge. Mais on montre notre mécontentement. On veut échanger avec la population, expliquer aux gens pourquoi on ne veut pas faire ce contrôle." Samedi, toute la journée, ils se rassembleront sur la Grand'Place de la ville pour faire entendre leur voix et discuter avec les habitants. 

Ce n’est pas la première fois que des restaurateurs et cafetiers se mobilisent contre le contrôle de ce pass sanitaire. Une cinquantaine de gérants bretons ont refusé ces contrôles, comme ils l'indiquent dans un communiqué publié mardi 4 août sur leur page Facebook. "Nous refusons de jouer le rôle de police sanitaire et ainsi de contrôler, de trier et de séparer les usagers de nos lieux", ont notamment écrit les 44 signataires.


La rédaction de TF1info

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