Les boulangers font partie des entreprises fortement touchées par la hausse des prix de l'énergie.Ce mardi matin, le gouvernement a annoncé plusieurs mesures pour les aider.Mais les professionnels ne sont pas convaincus.
Mickaël, boulanger, ne s'est pas versé de salaire au mois de décembre. Il fait face tant bien que mal, mais le moral n'est pas bon. Il y a trois mois, nous lui avons rendu visite. "J'ai payé 2 500 euros de plus que l'année dernière", avait-il dit à l'époque. Pour amortir le coût des matières premières, il avait alors décidé de réduire le poids de ses baguettes.
"Pourquoi d'un seul coup c'est à nous de payer les pots cassés ?"
Aujourd'hui, face à l'envolée des prix des gaz et d'électricité, il ne cache pas sa colère. "C'est du racket, je ne comprends pas pourquoi d'un seul coup c'est à nous de payer les pots cassés parce que personne n'a entretenu les centrales nucléaires. Si ça continue comme ça, les boulangeries, il n'y en aura plus", se désole Mickaël.
Le boulanger peut malgré tout compter sur le soutien de ses clients. Pour aider ces commerces essentiels, la Première ministre a avancé ce mardi matin des pistes. Ils pourront notamment demander un report du paiement de leurs impôts et de leurs cotisations sociales.
Le gouvernement demande également aux entreprises du secteur de l'énergie de permettre aux boulangers de pouvoir étaler leur facture. L'objectif est de soulager leur trésorerie. Une fausse bonne nouvelle pour Christelle, gérante d'une boulangerie dont la facture d'électricité a doublé en quelques mois. En septembre, elle avait déjà supprimé la dernière fournée de la journée. Désormais, elle ferme sa boutique le mardi.
"Si l'électricité reste à ce prix-là, on recule, mais on va sauter, on va tomber à un moment donné", affirme-t-elle. Ce mardi après-midi, le ministre de l'Économie reçoit les fournisseurs d'énergie. Par ailleurs, chaque préfecture mettra en place un guichet d'informations pour tous ces professionnels afin qu'ils puissent réellement bénéficier de ces aides.